Corbeil-Essonnes : deux policiers frappés et blessés lors d’une interpellation

Alors que des policiers poursuivaient deux jeunes hommes dans un immeuble, deux familles ont aidé les fuyards en leur ouvrant leur porte, avant de frapper les deux fonctionnaires et de lâcher un pitbull sur l’un d’eux.

 Corbeil-Essonnes. Des policiers ont été agressés alors qu’ils poursuivaient des fuyards dans un immeuble du quartier des Tareterêts.
Corbeil-Essonnes. Des policiers ont été agressés alors qu’ils poursuivaient des fuyards dans un immeuble du quartier des Tareterêts. LP/Yann Foreix

    Les violences envers les policiers ont encore franchi un palier ce mercredi dans le quartier des Tarterêts à Corbeil-Essonnes (Essonne), déjà coutumier des attaques aux pavés sur les véhicules en patrouille. Vers 16 heures, deux membres de la brigade anticriminalité ont été attaqués par des familles dans les étages d'un immeuble, rue Racine. Ils ont tenté de séparer les fonctionnaires qui poursuivaient deux jeunes, et ont lâché un pitbull sur l'un d'eux. Les deux hommes se sont vus prescrire plus de 3 semaines d'ITT chacun.

    Avant l'agression, les trois policiers effectuent une ronde dans ce secteur de la commune touché par le trafic de stupéfiants. Ils aperçoivent deux jeunes devant un hall d'immeuble. Ces derniers prennent la fuite dans les étages à la vue de la voiture sérigraphiée. Deux fonctionnaires mettent pied à terre et se lancent à leurs trousses. Les fuyards tambourinent aux portes du palier d'un des étages lorsque les agents arrivent. Deux familles ouvrent leurs portes et prêtent main-forte… aux deux jeunes. La rixe débute à neuf contre deux.

    « Trois gonds ont sauté tellement ils ont tenté de fermer la porte fort »

    Les policiers reçoivent des coups de poing. Puis l'une des deux familles lâche un pitbull sur l'un des agents, qui parvient à maintenir l'animal à distance en tendant son pied et en le frappant. Pendant ce temps, le deuxième fonctionnaire est tiré de force vers l'un des appartements. Pour éviter d'être séparé de son collègue, le policier attaqué par un chien glisse son pied dans l'entrebâillement. Mais la porte est violemment refermée à plusieurs reprises.

    « Trois gonds ont sauté tellement ils ont tenté de fermer la porte fort », reprend le syndicat Alliance. En bas, le policier ne voyant pas ses collègues revenir et ne pouvant les rejoindre à l'intérieur de l'immeuble, réclame du renfort. Ils arrivent rapidement et permettent d'interpeller 5 personnes.

    Les deux agents n'auraient pas de graves blessures au visage malgré les coups, mais ils devaient passer des examens médicaux dans la soirée. « L'un d'eux a aussi été sérieusement touché à la cheville et au genou en tentant de maintenir la porte ouverte », indique une source proche du dossier.

    « Nous dénonçons une nouvelle fois le sentiment d'impunité qui imprègne bon nombre d'individus qui se dressent face aux représentants de l'Etat, déplore le syndicat de police Alliance. Le manque d'effectif nous prive de la capacité d'intervenir en unités conséquentes, avec un minimum de sécurité. »