« Vous pourriez être ma mère » : la réplique « lamentable » du député Robin Reda

Une session de la commission des Lois a donné lieu à un vif échange mercredi 24 janvier dans la soirée entre Yaël Braun-Pivet et Robin Reda. La présidente LREM de la commission a reproché au député LR d'avoir dévoilé dans la presse le rapport sur le cannabis. Jugeant « pas courtois pour (leurs) collègues et [...] dans l'intérêt ni de la commission ni de l'Assemblée » que Robin Reda (LR) et Éric Pouillat (LREM) se soient exprimés dans la presse et aient communiqué aux médias le rapport de la mission d'information avant sa présentation au Palais-Bourbon, Yaël Braun-Pivet leur a rappelé diverses règles « dont ils ont estimé pouvoir s'absoudre ».

Elle a déploré que les autres membres de la commission des Lois n'aient pas eu « la primeur de leurs travaux », contrairement « au Parisien, à BFM ou à LCI », d'autant que ces travaux l'ont été « pour l'Assemblée nationale [...], et non pour le compte du gouvernement ». Après leur avoir lu le règlement, cette députée des Yvelines a aussi lancé aux deux rapporteurs : « Je vous remercie de vous en souvenir et de ne pas réitérer ce genre d'actes. »

Robin Reda a alors critiqué « le rappel au règlement quasi maternel » de la présidente de la commission, ce qu'elle a qualifié de « réflexion fort misogyne ». « Non, je dis ça parce que vous pourriez être ma mère », a répondu le rapporteur LR, 26 ans, à la présidente, 47 ans. Aggravant son cas...

Il a aussi regretté « l'inscription très tardive à l'ordre du jour de ce rapport », invoquant aussi « l'attention » que « le gouvernement souhaite que les médias portent à ce rapport » préconisant deux solutions vers la dépénalisation du cannabis pour permettre aux forces de l'ordre de concentrer leurs efforts sur la lutte contre les trafics. « C'est extrêmement déloyal », a répliqué Yaël Braun-Pivet, affirmant notamment qu'une date initiale, en décembre, avait été reportée à la demande de Robin Reda.

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La secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, a jugé sur Twitter : « Une femme de pouvoir n'est pas forcément une figure maternelle. [...] Sexisme en politique, 2018... Illustration du combat culturel qu'il nous reste à mener. Ma solidarité à @YaelBRAUNPIVET. »

Vice-présidente du groupe LREM, Coralie Dubost a tweeté sur le réseau social : « Le propos était lamentable, les commissaires lois #Lrem ont exprimé leur soutien à leur #Présidente. Le changement des pratiques, une affaire de toutes & tous, au quotidien. » Parmi d'autres critiques LREM, Denis Masséglia a estimé que ces propos « pas acceptables au sein de l'#AssembleeNationale doivent être sanctionnés ».

Face à la polémique, Robin Reda a finalement présenté ses excuses à Yaël Braun-Pivet en publiant un message ce jeudi matin sur son compte Twitter. « Ce propos excessif n'est ni dans mon habitude ni dans mon ADN politique. Je m'en excuse sincèrement avec l'espoir d'en revenir rapidement au débat de fond », écrit le député LR.

La sortie de Robin Reda devant Yaël Braun-Pivet a aussi engendré une belle méprise de la part de vice-président LR de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Philippe Meunier a critiqué le jeune député sur Twitter. « Cette phrase résume le fond et la pensée de ces jeunes élus #LREM : la morgue et le narcissisme », a-t-il écrit dans un tweet relevé par un journaliste de Franceinfo. Sauf que Robin Reda appartient à sa famille politique. Philippe Meunier a depuis retiré son tweet.