Jeremstargate : qui sont les protagonistes de l’affaire ?

Jeremstar, « Babybel », « Aqababe »… Le Parisien fait le point sur les figures impliquées dans le scandale.

 Les deux amis sont visés par plusieurs plaintes. (capture)
Les deux amis sont visés par plusieurs plaintes. (capture) Instagram @Jeremstar

    C'est le scandale qui agite les réseaux sociaux. Depuis 10 jours, le « Jeremstargate » charrie son lot quasi-quotidien de rebondissements. Du « revenge porn » aux plaintes en diffamation en passant par les soupçons d'agressions sexuelles sur mineurs, l'affaire a pris un tournant judiciaire. Le Parisien vous explique qui sont les personnages au cœur de ce scandale de mœurs.

    Jeremstar, 31 ans

    Originaire de Lyon, Jérémy Gisclon ne l'a jamais caché : ce qu'il veut, c'est être une star. Pour gagner en notoriété, le jeune exubérant lance son blog, se rebaptise Jeremstar et se met à écrire des chroniques sur l'actualité de la téléréalité. En clair, il commente et révèle des « scoops » sur la vie amoureuse des starlettes des « Anges de la téléréalité », « Ile des Vérités », et autres « Villa des cœurs brisés ». Touche originale, le jeune homme interviewe les candidats de ses émissions depuis son bain, gonflé de mousse. A la rentrée 2017, c'est la consécration : le jeune homme devient chroniqueur de l'émission dominicale de Thierry Ardisson « Salut les Terriens ». Un moyen pour la chaîne C8 d'attirer une flopée de téléspectateurs plus jeunes. Depuis l'emballement de l'affaire, la décision a été prise, d'un commun accord entre la chaîne et Jeremstar, de mettre en suspens leur collaboration.

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    Le spécialiste des starlettes est suivi par plus d'un million de « vermines », comme il a surnommé ses « Jeremstarlettes » sur les réseaux sociaux. Il diffuse par ailleurs sur Snapchat une grande partie de sa vie privée. Un quotidien dans lequel gravitent des proches du blogueur. Dans ces vidéos, ces personnages sont affublés de surnoms parfois peu flatteurs : on contemple ainsi les frasques de « Poux de pubis », « Gazon Maudit », « Pupute » ou encore… « Babybel ».

    Pascal « Babybel » Cardonna, 51 ans

    Pascal Cardonna est un proche de Jeremstar. C'est lui qui fait l'objet des premières accusations. Selon le CV publié sur le blog pascalcardonna.fr (hors-ligne désormais), il est diplômé de l'école de journalisme de Lille en 1985. « Babybel » travaille ensuite pendant trois ans pour Fun Radio puis entre à Radio France en 1988, où il officie d'abord comme journaliste à Bordeaux (Gironde) et Nîmes (Gard). Le quinquagénaire, dont la maxime en tête de blog est « Ce sont les passions et non les intérêts qui mènent le monde », est désormais coordinateur numérique pour le réseau de radios locales publiques France Bleu.

    Ce quinquagénaire au crâne lisse et aux lunettes bleus électriques apparaît régulièrement dans les vidéos Snapchat de Jeremstar, où il se met en scène et est raillé, moqué, parfois humilié par le chroniqueur au téléphone greffé dans la main. Des soirées sont régulièrement organisées à son domicile de Nîmes (Gard) et ces sauteries sont largement relayées sur les réseaux sociaux par Jeremstar quand il y assiste.

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    Aniss, alias « Aqababe », 19 ans

    C'est par lui que le scandale est arrivé. Ce jeune homme qui se décrit comme « un rebeu colérique mais talentueux » sur son compte Twitter veut lui aussi avoir sa part du gâteau téléréalité. Aniss veut concurrencer Jeremstar et se targue de quelques informations « exclusives », notamment la parution d'une vidéo très intime d'une ancienne candidate de téléréalité. Ainsi, il diffuse récemment la vidéo de deux candidats de téléréalité s'embrassant, prouvant ainsi l'existence d'une relation amoureuse entre les deux. Ce scoop lui aurait été « volé » par Jeremstar, c'est-à-dire que le blogueur people aurait utilisé ses images sans le citer. Colère d'Aniss qui se venge : sans que l'on sache par quel moyen il s'est procuré ces fichiers, Aniss publie une vidéo de Jeremstar se masturbant. Stupeur sur Snapchat.

    Mais « Aqababe » n'en reste pas là. À grand renfort de captures d'écrans et d'archives vidéo, dont on ne connaît pas l'authenticité, il s'attaque à « Babybel », qu'il accuse de faire des propositions sexuelles à des mineurs. Selon lui, Cardonna promettrait aux victimes présumées une rencontre avec Jeremstar. Si depuis Aniss a reconnu avoir « bluffé », il dit avoir reçu plusieurs témoignages de jeunes garçons incriminant Pascal Cardonna. S'estimant « victime d'attaques diffamatoires et mensongères visant sa réputation et son honneur », ce dernier porte plainte. Une deuxième plainte suit : Jérémstar attaque « Aqababe » pour atteinte à l'intimité de la vie privée. Une enquête a été ouverte par le parquet de Paris.

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    Annoir, 18 ans

    Il donne du crédit aux allégations d'Aniss, puisqu' il assure avoir été agressé sexuellement par Pascal Cardonna. Originaire de Lunel (Hérault), il confie à L'Obs avoir été à une soirée chez Pascal Cardonna en 2016, alors qu'il était mineur. « La nuit du 16 au 17 février 2016. Je ne sais pas ce qui s'est passé, je me suis réveillé dans sa chambre, il était en train de me faire une fellation. Je me suis défendu, je suis parti, en état de choc. Il était 4 heures du matin, j'ai marché le long de la route jusqu'à la gare de Nîmes. J'ai attendu le premier train en chialant. » La victime présumée soupçonne également Pascal Cardonna de l'avoir « drogué au GHB ou autre drogue ».

    Le jeune homme assure que Jeremstar était présent cette nuit-là et dépose plainte contre lui pour corruption, agression sexuelle sur mineur et recours à la prostitution. « Babybel » est visé par une plainte pour les mêmes motifs ainsi que pour « viol sur mineur ». Pascal Cardonna contre-attaque et annonce avoir déposé plainte pour diffamation.

    Jason, 21 ans

    Sa plainte pour corruption de mineur et abus de faiblesse enfonce le clou. Jason affirme à Libération qu'il a rencontré Pascal Cardonna en 2011. A l'époque, il n'était âgé que de 14 ans et aurait eu une relation sexuelle « rémunérée ». Et quand on lui demande si cette relation était consentie, il répond : « Si tant est qu'on puisse être consentant à 14 ans ». Le jeune homme ajoute qu'il serait resté dans « le harem » d'adolescents qui gravitent autour de « Babybel » pendant un certain temps mais n'aurait plus eu de relations sexuelles avec lui.