La mémoire des poilus renaît grâce aux internautes

Les internautes viennent de rendre publiques les fiches numériques de 1 400 000 soldats morts lors de la Grande Guerre, rapporte « Le Monde ».

Par 6Medias

Tous les jours, des centaines de bénévoles travaillent pour répertorier l'identité de tous les poilus.

Tous les jours, des centaines de bénévoles travaillent pour répertorier l'identité de tous les poilus.

© Photographie, 1914-1918, Paris. Selva/Leemage

Temps de lecture : 3 min

Un mémorial numérique vient de voir le jour grâce à la mobilisation et au travail de nombreux internautes passionnés par la Grande Guerre. Jean-Michel Gilot, 48 ans, directeur de projet marketing, en est un peu le chef de file. Comme lui, nous révèle Le Monde, ils sont près de 2 300 à retranscrire numériquement la totalité des fiches des soldats morts pour la France (1 400 000) lors de la Première Guerre mondiale.

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Ces fiches comportent le nom, les lieux et les date de naissance et de mort ainsi que le matricule des poilus. Dès que ces informations sont retranscrites, les fiches déjà existantes au format manuscrit sont complétées numériquement sur le site du ministère des Armées, Mémoire des hommes. Ainsi, un mémorial numérique est créé, permettant de faire des recherches par nom, par département de naissance... : une mine d'or pour les historiens.

Un travail de fourmi par des bénévoles

Toutes ces personnes qui travaillent tous les jours le font bénévolement. « Nous n'avions pas le budget pour un tel travail d'indexation », explique au Monde Laurent Veyssière, directeur général adjoint de la Mission du centenaire. Il est à l'origine du projet collaboratif proposé par le ministère de la Défense, le 7 novembre 2013. Quatre ans après le lancement de cette opération, il se réjouit de voir l'engouement suscité. « Portés par la passion française pour la généalogie et l'élan populaire autour des commémorations, les internautes se sont approprié, de façon spontanée, le travail de retranscription, sans même que l'administration ait à intervenir », ajoute-t-il.

Pour autant, le projet a eu du mal à démarrer. Alors qu'à l'initiative de Jean-Michel Gilot, le projet 1 jour 1 poilu avec le hashtag #1J1P, est lancé le 17 novembre 2013, soit 10 jours après l'ouverture du projet collaboratif, peu d'internautes donnent de leur temps pour effectuer cette mission. Ce n'est que fin 2015 que l'initiative prend de l'ampleur. « J'avais lancé l'événement, 11 jours pour le 11 novembre en novembre 2015 pour rendre hommage aux poilus », se souvient Jean-Michel Gilot, que nous avons contacté. « Rapidement, le ministère de la Défense s'est associé à cet événement et les médias ont suivi. C'est à partir de là que le projet a vraiment explosé », raconte-t-il.

Selon les calculs de ce passionné de la Grande Guerre, sans cette initiative, la fin de la mission n'aurait pas été envisageable avant 2046, puisque seulement 100 fiches étaient réalisées les premières années. Il s'était donné comme objectif de terminer ce long travail pour le centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale, soit le 11 novembre 2018. « Nous devrions numériser les dernières fiches courant avril », annonce fièrement Jean-Michel Gilot.

Les Archives nationales lancent les testaments

De leur côté, les Archives nationales veulent aller encore plus loin. Elles ont décidé de s'intéresser aux testaments des poilus en faisant appel à de nouveaux contributeurs volontaires. Le mardi 30 janvier prochain, l'indexation d'un premier corpus avec plus de deux cents testaments devrait être lancée. « Nous faisons émerger un iceberg, des textes inconnus des historiens, qui pourront permettre non seulement d'en savoir plus sur les réalités sociales des poilus, mais aussi d'approfondir la compréhension des mentalités, de la psychologie ou encore de la linguistique », explique Marie-Françoise Limon-Bonnet, conservatrice générale du patrimoine, chargée du projet, au Monde.

Mais le premier objectif reste le mémorial numérique, et lors du dernier relevé, il manquait encore la transcription de 150 000 fiches dont près de 25 000 concernent les soldats nés hors de l'Hexagone. La longue bataille numérique n'est donc pas terminée.

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Commentaires (3)

  • nominoe

    Cela nous change des homélies permanentes sur des crimes contre l'humanité de l'armée française. Ce qui grandit nous construit ce qui nous rabaisse nous détruit.

  • LR

    Je viens d'aller sur la page memoiredeshommes. Sga. Defense. Gouv. Fr. Difficile de faire pire. Franchement, c'est à pleurer, penser à tout ce boulot...

  • Le sanglier de Génolhac

    Les troupes d'Afrique ont brillé par leur courage dans les deux conflits mondiaux. Elles ont aussi proportionnellement payé le prix le plus cher. Il fallait le dire, c'est fait.