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Télé / Cinéma

Zéro phyto 100% bio : un documentaire fait le tour des cantines bio et des communes sans pesticides

En salle  ce mercredi 31 janvier 2018 un  documentaire donne la parole à des acteurs de terrain qui modifient leurs pratiques, en travaillant avec la population, et en sensibilisant les plus jeunes.

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Affiche du film zéro Phyto 100% bio

Affiche du film "Zéro Phyto 100% bio".

©dahu.cloud

Guillaume Bodin, réalisateur de "Zéro phyto 100% bio", propose un tour de France des initiatives locales visant à supprimer l’utilisation de produits phytosanitaires dans les espaces verts communaux et à mettre en place des cantines scolaires proposant majoritairement des produits issus de l’agriculture biologique.

Les expériences présentées sont riches et variées : à Miramas, Cyrille Casals, responsable des espaces verts, a réintroduit en ville des plantes méditerranéennes et des graminées moins consommatrices d’eau en même temps qu’il arrêtait l’emploi d’insecticides. Ce travail a été complété par une sensibilisation de la population, mécontente de voir réapparaître des mauvaises herbes. A Versailles, Cathy Biass-Morin, elle aussi responsable des espaces verts, a travaillé avec des PME à la réalisation de matériel alternatif mécanique capable de lutter contre la prolifération de mauvaises herbes. Pour rester à budget constant, l’argent économisé par l’abandon du désherbage chimique a été réinjecté dans des entreprises de réinsertion, et les plantes vivaces ont été préférées aux annuelles. À La Grande Synthe, l’arrêt de l’emploi d’intrants chimiques s’est accompagné de la mise en place des jardins potagers, des cours de cuisine, d’ateliers de partage des récoltes ou encore  de connaissance de la biodiversité… Tout un écosystème destiné à inscrire la démarche dans la vie quotidienne des habitants. D’autres municipalités ont choisi de tisser un réseau pour échanger leur expérience et leurs bonnes pratiques en matière d’environnement comme en Bretagne avec le réseau Bruded animé par Michaël Laurent.

S'adapter au contexte local

Le film montre surtout la nécessité d’adapter l’expérience au contexte local, et l’illustrant bien à travers le cas de Paris. Dans le XVIIIe arrondissement de la capitale, la fabrication des repas a été centralisée, obligeant les services municipaux à gérer de gros volumes de denrées identiques : impossible de travailler avec des petits producteurs. La municipalité a dû se contenter d’exiger de son prestataire extérieur le respect d’un cahier des charges plus contraignant (pas d’OGM, pas d’huile de palme …). Tandis que dans le Ve arrondissement, chaque école ayant conservé sa cantine, les autorités ont mis en place une plate-forme de gestion des produits, ce qui a permis l’instauration de circuits courts (et l’accès des agriculteurs d’exploitation familiale aux appels d’offres). 

Résolument positif, le réalisateur a choisi de donner la parole à des acteurs de terrain très engagés qui, sans se contenter de respecter une étiquette "bio" ou "sans phyto", ont mené une démarche politique d’ensemble en modifiant leurs pratiques, en travaillant avec la population, en sensibilisant les plus jeunes. Or il n’est pas sûr que cette approche globale, qui aurait un réel impact environnemental, soit respectée à plus grande échelle sujet que le film n’aborde pas. Car on le sait : il existe aujourd’hui un "bio low cost", estampillé AB, mais qui ne prohibe pas les produits ayant effectué de longs voyages ou importés à "contre-saison", peu contrôlé sur le plan phytosanitaire, et dont l’impact sur l’environnement, par conséquent, est pratiquement le même que celui de produits ne pouvant prétendre à ce label.

Isabelle do O'Gomes

En salle  mercredi 31 janvier 2018

 

 

 

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