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« Avec le big data, la matérialité des corps et des objets pourrait disparaître. »

Quel sera l'impact du big data sur l'économie et la société ? Entretien avec l'économiste Daniel Cohen.

DOSSIER POUR LA SCIENCE N° 98
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En tant qu’économiste, que vous inspire l’ère du big data qui s’ouvre ?

Daniel Cohen : Plusieurs aspects de cette révolution du big data en cours s’inscrivent en fait dans les tendances antérieures. Elle prolonge à sa manière la société de consommation traditionnelle, en prônant l’avènement d’une société du sur-mesure, au plus près des désirs des consommateurs, mais au terme de laquelle il s’agit toujours d’acheter du dentifrice ou des voitures.
Les économistes ont parlé à cet égard du passage du fordisme au toyotisme. Dans le premier, toutes les voitures étaient noires. Ensuite, grâce à une révolution industrielle, les constructeurs, à commencer par Toyota, ont pu fabriquer des voitures de la couleur souhaitée par l’acheteur.

Ce changement, qui date des années 1960, explique la victoire de Toyota sur Ford, son grand rival américain. Avec le big data, on pousse à l’extrême la personnalisation des biens vendus. On passe d’une consommation de masse uniforme à une consommation ciblée. C’est mieux, mais ça reste des voitures…
Aujourd’hui, dans une société saturée de biens industriels, les coûts de fabrication des biens à proprement parler ont notablement baissé. On peut aller flatter le consommateur dans son souci de singularité… c’est ce que promet le big data. En s’approchant des goûts de chacun, en promettant du personnalisé, il relance une société de consommation qui s’essouffle depuis la fin des années 1970. C’est en cela que le big data prolonge et d’une certaine façon fait aboutir les tendances antérieures.

On a compris depuis longtemps que les consommateurs ont besoin de se distinguer. Dès les années 1920, General Motors avait déjà concurrencé Ford en multipliant les marques. Et aujourd’hui, les technologies et l’évolution de la société permettent de diversifier l’offre sur une échelle toujours plus grande. Nous sommes toujours dans une consommation de biens matériels, mais ils sont vendus à travers des stratégies de marketing de plus en plus sophistiquées, qui anticipent même nos désirs. Amazon révolutionne la logistique, nous suggère des produits qui pourraient nous intéresser, tout en continuant d’apporter à domicile des biens que nous pourrions tout aussi bien trouver en magasin.

Néanmoins, des bouleversements plus drastiques ne s’annoncent-ils pas ?

En effet, je crois qu’il faut voir au-delà de cette première vision du big data, même si c’est un peu comme ça qu’il se donne à voir. Des ruptures plus considérables se mettent en place. La société du big data permet tout d’abord de pousser plus loin la logique d’optimisation des coûts, qui habite depuis toujours le fonctionnement de la société industrielle. Le covoiturage, le partage d’appartements, les sites de rencontres… révolutionne la gestion des interactions sociales qui étaient auparavant laissées au petit bonheur la chance, au chaos des accidents de la vie.

Nous sommes ici dans ce qu’on peut appeler une société postindustrielle, au sens où elle assure le service après-vente de la précédente. Les interactions créées par la société industrielle, et en particulier ce que les économistes nomment les externalités négatives, sont peu à peu gérées autrement. Restons sur l’exemple de la voiture. On doit à la société industrielle les problèmes de trafic, les encombrements… Le covoiturage, en organisant les choses scientifiquement, fluidifie la gestion de ces interactions et améliore l’interface sociale que la société industrielle avait fabriquée de façon un peu chaotique.
Toutefois, à nouveau, comme dans le Toyotisme, le service final reste identique : même avec le covoiturage, il s’agit d’aller d’un point A à un point B avec une automobile. Ce n’est pas encore un changement systémique à proprement parler, bien que le mode d’optimisation mis en œuvre commence à faire apparaître une forme de socialité différente.

Des statistiques établies par Blablacar montrent bien ce qui est en train de surgir. Les Français ont en général un taux d’allergie à la vie sociale considérable par rapport à d’autres pays, notamment les États-Unis. Or dès que l’on est dans la sphère du covoiturage, la confiance accordée à des inconnus atteint des niveaux record, de l’ordre de ceux que, toujours en France, on ne connaît que pour sa famille et ses proches.

On assiste à la transition de la gestion optimisée d’une société de consommation dont les fondamentaux sont toujours les mêmes (ce que l’on partage reste des appartements, des voitures…) à un modèle qui ferait émerger de nouvelles formes de socialité, spécifiques du numérique.

Ces modèles fondés sur le big data n’ont-ils pas été favorisés par les crises ?

La crise a joué son rôle, en poussant les consommateurs à chercher des stratégies de réduction de leurs dépenses. Je ne pense pas, toutefois, que l’on puisse véritablement parler de société postmatérialiste, même si la critique de la société de consommation, amorcée dans les années 1960 et 1970, reste prégnante.

Après la crise des années 1970 et les années Reagan, on a mis au placard les attentes nées dans les années 1960, de peace and love, et on a remis le travail au cœur des valeurs morales. Cependant, quelque chose a été préservé de la mise à distance d’une société de consommation dont on avait perçu les limites. Travailler toute sa vie pour acheter une voiture ne faisait plus envie. On voit aujourd’hui les réminiscences de cette critique dans cette facilité avec laquelle les jeunes générations se fondent dans un moule où la propriété n’est plus aussi essentielle qu’avant.

En résumé, à mesure que la société se numérise et que le big data l’envahit, on a d’abord optimisé la demande du consommateur vis-à-vis des biens eux-mêmes, puis géré les interactions sociales que leur consommation génère. La première étape relève encore de l’ancien monde, la seconde dessine déjà la frontière d’un nouveau monde.

À quoi ressemble ce nouveau monde ?

Celui-là m’inquiète davantage… Cette fois, le big data et les algorithmes ne sont plus des instruments d’optimisation d’une vie qui ressemble par ailleurs à celle d’avant. Ils nous demandent d’entrer dans ce monde, de devenir nous-mêmes des informations pour être traités par des algorithmes.

On passerait d’un monde où un capteur nous dit : « Votre pouls s’accélère, allez voir votre médecin » à un autre où le capteur lui-même prescrit la solution optimale. L’individu, totalement numérisé, serait géré par un algorithme. Dans ce monde, la matérialité des corps et des objets disparaîtrait, ne laissant plus qu’informations et algorithmes. On n’existe plus en chair, un peu comme dans le film Matrix.

Je prends ça au sérieux. Le big data se prépare à nous faire entrer dans un monde entièrement numérique, où nous devenons des informations gérées par des informations. On peut certes refuser d’y entrer, mais au risque d’un ostracisme général (moyens de paiement, de guérison, d’éducation…). Or une fois à l’intérieur, on devient un flux d’informations qui nous rend tout à fait différents des objets du monde antérieur. C’est un thème que je compte développer dans mon prochain livre.

Nous sommes loin de la société postindustrielle que l’on imaginait.

Dans les années 1950 et 1960, on pensait que le monde postindustriel marquerait le retour à une simplicité humaine des relations sociales. Après les sociétés agraires qui cultivaient la terre et la société industrielle qui « cultivait » la matière, on pensait que dans une société postindustrielle, l’humain allait se cultiver lui-même. L’éducation, la santé, les loisirs seraient au cœur du projet social. C’était l’espoir de l’économiste Jean Fourastié par exemple. L’histoire était vue comme un cycle : aux chasseurs-cueilleurs avait succédé la malédiction, comme disait Jean-Jacques Rousseau, de l’agriculture et de la métallurgie, mais on reviendrait à un monde humain. Un autre scénario est en train de se dessiner.

Peut-on donc dire que l’idéal des Lumières a été abandonné ?

L’idée des Lumières était qu’en allant au bout de la civilisation, on aurait la possibilité de retrouver la simplicité des origines. Alors oui, elles se sont trompées, je pense qu’on peut le dire maintenant. Une illustration en est que les emplois tournés vers l’humain (instituteur, aide aux personnes âgées…) se sont prolétarisés, ils ne scintillent plus comme l’avenir radieux de l’humanité.
La société s’est polarisée. Les emplois qui dans le monde d’hier consistaient à gérer les informations (dans les administrations, les banques, les assurances) sont appelés à disparaître et à être remplacés par des algorithmes. Les survivants sont, tout en haut, ceux qui font tourner le système et, tout en bas, ceux dont le métier est encore inaccessible aux logiciels. Les seconds sont sous la pression de la prolétarisation des gens du milieu, qui restent pour l’essentiel leur clientièle. L’espérance d’une société tirée par le monde des services, où chacun est le coiffeur ou le docteur d’un autre, est en passe d’être complètement balayée tandis que le monde big data est en train de construire de façon complètement endogène un univers cohérent, où la personne s’efface derrière l’information qui définit ses caractéristiques (son bulletin de santé ou ses goûts pour telle ou telle série). Dès lors, on comprend pourquoi le grand débat sur le rôle du travail humain à l’heure des algorithmes est totalement relancé.

Cela ne pose-t-il pas la question du revenu universel ?

J’ai soutenu en effet cette idée, que Benoît Hamon a reprise lors de la dernière campagne présidentielle, mais sous une forme différente. Le revenu universel a souvent été interprété comme la contrepartie nécessaire à la disparition du travail. Je n’y crois pas. Peut-être suis-je naïf, mais je pense que les êtres humains ont envie de travailler, notamment pour interagir socialement, pour participer à un projet collectif. L’homme est un animal social, il a besoin d’être avec les autres, et le travail est une façon de répondre à ce désir.

Je perçois une résistance, qu’il faut aider, au passage vers une société du pur algorithme où nous serions désœuvrés. L’humanité n’y est pas prête. Dans ce contexte, à mes yeux, le revenu universel donne aux individus un pouvoir de négociation face à une société où ils sont constamment menacés, mis en chantage par des alternatives. Le revenu universel devient important pour revaloriser le travail, pas pour le remplacer.

Avec le big data, l’automatisation des métiers est donc inévitable ?

Au début du XIXe siècle s’est déjà tenu un débat sur le rôle des machines. À cette époque, l’économiste suisse Sismonde de Sismondi s’inquiétait : « Que se passera-t-il le jour où le roi aura une manivelle lui permettant d’actionner tous les emplois du royaume ? » Les luddites britanniques, les canuts lyonnais ont bien vu que les machines détruisaient leurs emplois et se sont révoltés. Cependant, on s’est vite rendu compte que ces craintes étaient injustifiées, qu’au bout du compte la machine rendait les ouvriers plus productifs et augmentait leurs salaires.

La destruction créatrice selon Schumpeter était au rendez-vous, mais le sera-t-elle encore ?

On peut et on doit s’interroger. L’idée que les destructions ici provoquent des créations là-bas ne doit pas nous dispenser de demander : où, et à quel prix. Le fait que la transition d’un type d’emploi à un autre ait fonctionné hier ne suffit pas à comprendre pourquoi et comment ce fut le cas. Si la mécanisation n’a pas, finalement, paupérisé les ouvriers au xixe et au xxe siècle, c’est parce que les machines et les humains ont été complémentaires : les premières ont eu besoin des seconds pour fonctionner. Ces liens ont créé un effet de levier qui a tiré l’ensemble vers le haut. Mais que se passerait-il si, au lieu d’être complémentaires, les machines se substituaient aux humains ? Si le travail humain était mis en concurrence avec des robots, des machines, des algorithmes ? C’est la grande question du monde contemporain.

D’une façon un peu futuriste, on peut imaginer deux types de sociétés. Dans l’une, des élites technofinancières inventent et commercialisent des produits, des logiciels, des algorithmes… qui font tourner cette société totalement numérisée. On peut reconnaître la Silicon Valley. Le travail des humains tel que nous le connaissons aujourd’hui sera superflu, car tout sera numérisé, y compris la santé, l’éducation… Nous serons devenus des corps numériques dispensés des interactions qui ont cours aujourd’hui.

Dans cette société profondément inégalitaire, le peu de travail qui restera sera confié à une domesticité entourant l’élite. C’est le retour à un système féodal où le luxe sera d’échapper au monde que l’on réserve aux autres. Plus on s’éloignera du sommet, plus le travail sera dévalorisé.

Dans l’autre monde possible, et je pense qu’il adviendra (je ne peux pas croire le contraire !), nous retrouverons des complémentarités. L’architecte qui peut concevoir des maisons totalement différentes, et les faire visiter virtuellement, le professeur qui réinventera ses méthodes d’enseignements, etc. L’usage des machines ne nous dispensera pas de faire jaillir de l’intelligence humaine.

De quelle façon ?

C’est le travail de la génération à venir, des jeunes actuels. Je crois à la loi de Jean-Baptiste Say, économiste du tournant du xixe siècle, selon laquelle l’offre crée sa propre demande, parce qu’elle s’est toujours vérifiée dans l’histoire. Si les jeunes veulent travailler, et tirer le meilleur profit des technologies à leur disposition, ils y parviendront, mais à condition évidemment que la société, son système de formation notamment, leur en donne les moyens.

Pour cette raison, je suis très attentif à la réforme de l’université. J’aimerais tant qu’elle soit vraiment un lieu d’intelligence collective. Aujourd’hui, en France, au sortir du baccalauréat, vers 18 ans, les jeunes doivent choisir une voie (avocat, médecin…). C’est ridicule et revient à les envoyer au « peloton d’exécution », car on est certain que les métiers auxquels on les destine sont déjà en voie de disparition.

On devrait plutôt leur donner les moyens d’être beaucoup plus agiles afin qu’ils puissent inventer de nouvelles complémentarités avec les machines et éviter d’être entièrement numérisés. En un mot, j’aspire à une révolution démocratique par laquelle la créativité humaine garderait le dernier mot.

Êtes-vous optimiste ?

On doit se rappeler que le système dans lequel nous vivons vise à gagner de l’argent en vendant des produits à des consommateurs. Or ces consommateurs sont des humains. Certains comparent parfois le travail des humains à celui des chevaux. Au début du xixe siècle, on a pensé que ces animaux allaient disparaître, remplacés par le chemin de fer. Pourtant, il n’y a jamais eu autant de chevaux qu’au xixe siècle. Pourquoi ? Parce que cette période fut celle d’une transition. Le chemin de fer était efficace pour vous emmener d’un point A à B, mais pour rejoindre A, pour se déplacer autour de B, le cheval restait indispensable. À la fin du xixe siècle les villes comme Paris étaient le paradis des chevaux. Il a fallu attendre l’automobile, la bicyclette, les routes pour que d’un coup les chevaux disparaissent, dans les années 1950.

Alors de même, avec les « routes numériques », lorsque tout sera numérisé, l’humain deviendra-t-il obsolète ? Cette métaphore ne fonctionne que jusqu’à un certain point, parce que le consommateur final n’était pas un cheval, mais bien un humain. Le cheval n’a pas eu son mot à dire.

Je pense que l’humain fera de la résistance, car il a besoin de voir des gens, d’aller au concert, de voir les œuvres d’art en vrai… Le frisson, le plaisir, l’émotion empêcheront l’abandon de toute matérialité.

Pour reprendre ce que disent les philosophes, notamment mon ami Francis Wolff, l’humain n’est ni dieu ni bête, il est entre les deux : il a un corps et un esprit. L’idée de le faire migrer vers l’esprit uniquement, car au fond c’est un peu ça la numérisation, butera sur le fait qu’il a un corps.

Mon optimisme n’est pas béat. Des catastrophes peuvent advenir, notamment le développement d’une schizophrénie. D’ailleurs, on la voit déjà à l’œuvre. Dans le monde de Facebook où l’on n’est en quelque sorte qu’un pur esprit, mais tout en extériorité, on se montre le plus beau possible, on se met en scène via des « cartes postales ». À l’inverse, dès que l’anonymat règne, une violence incroyable se déchaîne, quand le ça prend le pas sur le surmoi. La pulsion est une pathologie possible dans le monde algorithmique.

Pour récapituler, le big data et le numérique nous aident à éviter les embouteillages, puis devancent nos désirs grâce à des publicités et des recommandations qui correspondent à nos souhaits. On est là dans une optimisation, intelligente, de la société industrielle, de ses coûts de fonctionnement et de ses externalités négatives, mais dont la base sociale ne change pas.

Toutefois, ce ne sont là que les prémices d’un monde cybernétique, dans lequel on est clairement en train d’entrer. Nous deviendrons, si l’on n’y prend pas garde, un paquet d’informations qui pourra être traité par des algorithmes.

Que devient l’enjeu écologique dans cette révolution ?

Pendant les premières phases que nous avons décrites, la gestion optimisée des interactions sociales, l’écologie est cruciale dans l’essor des smart cities, du covoiturage, de l’économie circulaire. À partir du moment où la société industrielle ne fait plus rêver, on entre dans une période de plus grande sobriété par rapport au monde des objets. Néanmoins, la situation est ambiguë voire paradoxale. D’abord, on sait que le monde numérique est un très gros consommateur d’énergie. Ensuite, dans une société où le coût des produits industriels et le temps de travail humain nécessaire à leur fabrication ont beaucoup diminué, la production industrielle n’a pas cessé de croître. En d’autres termes, il y a de plus en plus d’objets, mais ils sont de moins en moins chers. La question énergétique continue de se poser avec une acuité croissante. Je vois quand même dans le numérique la promesse d’une réconciliation possible avec l’exigence écologique.

En 2008, dans La Prospérité du vice, vous appeliez à ce que le cybermonde soit à l’origine d’une nouvelle solidarité. Où en est-on ?

J’y voyais la promesse que l’humanité devenait une, prenait conscience d’elle-même et était d’une certaine façon capable d’internaliser la question écologique, de comprendre le monde et les interactions. Cette promesse fut minée par un autre aspect de la société de l’information, qui est de produire de l’entre-soi, ce que j’appelle l’endogamie sociale. Internet attise un biais de renforcement des croyances, qui fait perdre ce qu’il pouvait y avoir de mixité sociale dans l’ancien monde.

Le big data influe sur l’évolution du monde, mais peut-il aussi aider les économistes à mieux le comprendre ?

Sans aucun doute. Grâce aux innombrables données disponibles, les économistes font de plus en plus de tests empiriques pour traquer les causalités au-delà des simples corrélations. Cette tâche est à l’agenda de Hal Varian, qui se voit comme un ingénieur social capable d’extraire des informations causales sur le fonctionnement de la société. Qui est-il ? Le chef économiste de… Google.

Propos recueillis par Loïc Mangin

« Avec le <i>big data</i>, la matérialité des corps et des objets pourrait disparaître. »

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4 pages 220.02 Ko
Daniel Cohen

  • 16 juin 1956 : Naissance à Tunis.
  • 1976 : Diplômé de l’École normale supérieure (ENS) et agrégé de mathématiques.
  • 2006 : Fondation de l’École d’économie de Paris.
  • 2008 :La Prospérité du vice, chez Flammarion.
  • 2015 : Le monde est clos et le désir infini, chez Albin Michel.
  • Aujourd’hui : Professeur et directeur du département d’économie à l’ENS

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