Affaires: Quel impact sur le vote des Français aux municipales?

Maud Pierron et Vincent Vantighem
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Illustration des élections municipales.
Illustration des élections municipales. — AFP

Affaire Copé-Bygmalion, affaire Buisson, affaire des écoutes de Sarkozy et le mensonge de Taubira… En quelques semaines, les dossiers plus ou moins graves mettant en cause des hommes et femmes politiques se sont accumulés. Auront-ils un impact sur le vote des Français?

«Difficile de le prédire», juge Frédéric Dabi, président délégué de l’Ifop qui note qu’en premier lieu, c’est «l’image du personnel politique qui est affectée», et ce à long terme. «Les Français ne prennent pas les affaires comme isolées mais comme un magma qui touche par ricochet tous les partis», explique-t-il, même si dans le dernier baromètre Ifop paru mardi, Jean-François Copé, François Fillon et Nicolas Sarkozy perdent chacun 6 points de popularité.

L’un des principaux risques, c’est que ces affaires dissuadent des citoyens de se rendre aux urnes. «Tous les partis qui ne parlent que des affaires et non des problèmes des Français apparaissent auto-centrés et cela peut fabriquer du désintérêt pour l’élection et de l’abstention», analyse Frédéric Dabi. Et évidemment, le FN, «parti qui joue le plus sur le tous pourris et UMP et PS c’est pareil» peut en profiter ajoute-t-il.

Abstention différenciée

Une prime au FN possible, donc, quand le parti présente des listes, «en raison de l’abstention différenciée puisque l’électorat du FN reste plutôt mobilisé», précise Jean-Daniel Lévy, directeur du département Opinion de Harris Interactive. Tout dépendra en fait de «l’envie des sympathisants de droite, qui mettent en avant la dimension nationale, de sanctionner le gouvernement» car «les sympathisants de gauche disent majoritairement qu’ils voteront sur des considérations locales», explique le sondeur.

Tout dépendra donc, pour ceux qui ont envie de voter, s’ils considèrent qu’il faut voter selon le contexte national ou local. Or, note François Miquet-Marty, président de Viavoice, «on voit un réinvestissement de la politique au niveau local. Les études qualitatives le montrent: la majorité des électeurs vont d’abord voter pour les enjeux locaux» et il y a «l’émergence de nombreuses listes citoyennes et indépendantes». Pour lui, «cela démontre le fait que le local prend le pas sur le national et donc les affaires. Donc l’effet sera atténué».