Ils le traitent de “sale chien”, sa famille de “monstre de l’enfer” et ils écrivent qu’on devrait le pendre. Pourtant, c’est le pur hasard qui a valu tant de haine à Richard Gutjahr. Il y a dix-huit mois, le journaliste allemand a été témoin, à deux occasions, d’un déchaînement de violence : lors de l’attentat de Nice et lors de l’attaque dans un centre commercial à Munich un peu plus tard.

Le 14 juillet 2016, Gutjahr est en vacances. Il se trouve sur le balcon de son hôtel niçois d’où il compte filmer sa famille descendue sur la promenade des Anglais lorsqu’un camion blanc surgit et fonce sur la foule. Le journaliste est aux premières loges de l’attaque qui fera 86 morts et plus de 300 blessés. Sa vidéo, qu’il envoie à son employeur, la chaîne de l’audiovisuel public Bayerischer Rundfunk, fait le tour du monde. Huit jours plus tard, c’est alors qu’il se rend sur son lieu de travail à Munich qu’un forcené abat neuf personnes dans un centre commercial de la capitale bavaroise. Il sera le premier journaliste sur place.

“C’est un euphémisme de dire qu’il est psychiquement éprouvant d’être témoin de deux attentats en l’espace de quelques jours, rapporte la Süddeutsche Zeitung. Pourtant, Richard Gutjahr n’aurait pu imaginer que le cauchemar ne faisait en réali