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Après la fête, c'est le désenchantement pour les nouveaux stades

Fréquentation insuffisante, déconvenues sportives, pertes d'exploitation, voire faillite… Les stades construits en partenariat public-privé ces dernières années ne font plus rêver les concessionnaires.

Par Myriam Chauvot

Publié le 27 janv. 2018 à 14:25

Finie l'euphorie de la préparation à l'Euro 2016. Après quelques années d'exploitation, les stades construits en partenariats public-privé (PPP) ne font plus rêver leurs concessionnaires. Taux de remplissage insuffisant, manque de grands concerts pour remplir les tribunes et parfois résultats sportifs décevants des clubs résidents, les déconvenues s'accumulent pour les exploitants privés.

A Lille, pour Eiffage, concessionnaire jusqu'en 2043, le stade Pierre-Mauroy est un bourbier. Le groupe de BTP a engagé une procédure devant le tribunal administratif pour tenter de se faire rembourser par le client public, la Communauté urbaine de Lille (LMCU), 132 millions d'euros de surcoûts de construction liés à des changements de normes sismiques.

La procédure prendra des années. Pendant ce temps, le LOSC, club résident du stade, risque la descente en Ligue 2, et l'exploitation est déficitaire depuis l'inauguration en août 2012, au point qu'Eiffage a dû injecter 42 millions dans sa filiale concessionnaire, Elisa. Comme l'a résumé l'an dernier un rapport de la Cour régionale des comptes, en l'occurrence la formule du PPP a été une fort bonne affaire… pour LMCU.

Pas de PPP en vue

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Vinci Stadium, le plus gros acteur avec cinq stades gérés dont le Stade de France, a moins souffert mais c'est le même désenchantement. Au Mans, où le club résident s'est effondré sportivement et a subi une liquidation judiciaire deux ans après la livraison du stade MMArena, la ville s'est substituée au club et paie Vinci, dont la société concessionnaire est ainsi juste à l'équilibre.

A Bordeaux, où le club résident, les Girondins, ne fait pas d'étincelle, le stade Matmut Atlantique n'est qu'à moitié plein lors des matchs et l'exploitant, filiale de Vinci et Fayat, a perdu 3,3 millions d'euros en 2016.

Certes, Vinci Stadium gère aussi l'Allianz Riviera (Nice), le London Stadium (Londres) et le Stade de France. Mais au final, pour plus de 100 millions de chiffre d'affaires, il n'est qu'à l'équilibre. Signe des temps, il n'a pas de sixième PPP de stade en vue. La mode est passée. « Ils sont rares, remarque un expert du secteur. Hors de France, les stades appartiennent normalement aux clubs sportifs résidents. Il n'y a qu'en France que les clubs ne sont pas assez solvables pour financer leur stade, d'où le modèle du PPP ».

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