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Violente altercation lors du procès de Jawad Bendaoud

Jawad Bendaoud lors de son procès, le 26 janvier. AFP PHOTO / Benoit PEYRUCQ
TERMINÉ

Ce lundi se tient le quatrième jour du procès de Jawad Bendaoud. Le «logeur» de djihadistes des attentats du 13 novembre est poursuivi pour «recel de malfaiteurs terroristes» au côté de deux autres prévenus, Mohamed Soumah et Youssef Aït Boulahcen.

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L'audience est suspendue

Juste avant 18h, la présidente Isabelle Prévost-Desprez suspend l'audience jusqu'à demain 13h30. 

Le calendrier de la suite du procès

La présidente Isabelle Prévost-Desprez explique le déroulé théorique de la suite des débats : 
- mardi et mercredi, le tribunal entendra les parties civiles qui souhaitent témoigner. Parmi elles, une dizaine d'habitants de Saint-Denis représentés par Me Mouhou
- jeudi et vendredi, plaidoiries des parties civiles
- lundi, réquisitions
- mardi, plaidoiries de la défense

L'audience reprend

La présidente est de retour, l'audience reprend. 

Jawad Bendaoud de retour dans le box

Jawad Bendaoud est revenu dans la 16e salle. De toute évidence très énervé, les larmes aux yeux, il s'entretient avec son avocat, Me Xavier Nogueras, qui tente désespérément de le calmer.

Pas de Mohamed Soumah en vue.

Grosse altercation entre les prévenus, l'audience est suspendue

Après une question d'un avocat de la partie civile, les prévenus se hurlent dessus.«Fils de pute !», crie Mohamed Soumah. «Nique ta mère !», répond Jawad Bendaoud. La présidente suspend l'audience. Les prévenus sont évacués de la salle. On les entend hurler des insultes.

Me Nogueras accuse les avocats des parties civiles de «mettre de l'huile sur le feu». Ses confrères s'indignent. Après un après-midi plutôt calme jusqu'ici, la tension est montée d'un cran.

Jawad Bendaoud : «Je me sens agressé»

Débat surréaliste autour de la question de savoir qui est la personne enregistrée sous le nom «mon cœur» dans le téléphone de Jawad Bendaoud.

«Ça doit être une conquête, ça c'est sûr !», répond Jawad Bendaoud après avoir longuement réfléchi. «Je me sens agressé», s'énerve-t-il ensuite en visant l'avocate qui lui a posé cette question. «Écoutez la question !», s'agace à son tour l'avocate.

Interrogé par une autre avocate de la partie civile, Jawad Bendaoud s'énerve de plus en plus : «Madame la juge je vous respecte, la tête de ma mère, mais là... C'est pas contre vous, vous avez l'air d'être une gentille dame. Je vous fais pas de la lèche comme certains avocats».

Qu'est devenue l'amante enceinte de 2015?

À plusieurs reprises, Jawad Bendaoud a expliqué qu'il était perturbé, à la mi-novembre 2015, car il venait d'apprendre qu'une femme était enceinte de lui. «Vous verriez la fille que j'ai mise enceinte madame, c'est un mannequin. Même les mecs de ma rue n'en revenaient pas. Franchement, sur 10, je lui mets un 9,5 !», juge utile de préciser le prévenu.

La cour lui demande ce que sont devenus cette femme et son bébé. Le «logeur de Daech» explique que son ancienne maîtresse, âgée de 19 ans selon lui, ne veut pas que ses parents sachent qu'il est le père du bébé, et qu'il n'a plus de nouvelles d'elle.

Jawad Bendaoud et un rat à la prison de Fresnes : «Je le regarde, il me regarde...»

Le prévenu explique au tribunal qu'il faudrait rénover des prisons «au lieu d'en construire des nouvelles». Il cite Fresnes, où il est actuellement incarcéré. «J'ai vu un rat comme ça à ma fenêtre», raconte-t-il en mimant la taille de l'animal avec ses mains. «Je le regarde, il me regarde, je lui donne du fromage. Il se met debout comme un humain!». 

Rires dans la salle

» 
Le malaise grandissant des prisons face aux détenus radicalisés

«Pas de pathologie psychiatrique» chez Jawad Bendaoud

La présidente souligne que l'examen psychiatrique de Jawad Bendaoud n'a fait ressortir aucune «perturbation de la conscience, pathologie psychiatrique, anomalie mentale ou psychique.»

De son côté, le psychologue qui a vu le prévenu lui a demandé pourquoi il portait la barbe. «Je porte la barbe comme ça. C'est pas pour faire comme les musulmans (...) Je vais au parloir une fois par mois, ça sert à quoi que je me rase», souligne Jawad Bendaoud.

Conclusion du psychologue : des «capacités intellectuelles normales», des «facultés mentales pas déficitaires» mais une «errance galérienne», une «spirale carcérale» et une «inadaptation sociale» avec des fragilités «liées à la drogue».

Interrogé sur son avenir, le prévenu déclare qu'il a une «idée», un projet de chaîne de restaurants, mais qu'il ne veut pas en parler «pour qu'on ne [lui] vole pas». «Si je sors de prison, je vous promets je ferai plus rien d'illégal», insiste Jawad Bendaoud auprès de la présidente.

La présidente passe à l'examen de la personnalité de Jawad Bendaoud

Au tour de Jawad Bendaoud de s'entendre lire son casier judiciaire : faux et usage de faux, menaces, détérioration et destruction de biens, recel de biens, etc. et surtout meurtre de son meilleur ami, ce qui lui a valu 8 ans de prison en 2008.

Comme pour Mohamed Soumah, la présidente raconte ensuite les divers incidents qui ont émaillé les périodes de détention du «logeur de Daech», notamment la découverte de deux téléphones portables. «Ma carte SIM était super bien cachée. Quand le surveillant m'a dit "je l'ai trouvée", j'ai été choqué madame». Bien plus calme que la semaine dernière, le prévenu semble décidé à «ne plus prendre de rapports avant [sa] sortie».

>> Jawad Bendaoud, le «petit caïd» surnommé «666» devenu «logeur de Daech»

«Pas de troubles psychologiques» chez Mohamed Soumah

L'expert psychiatre, cité par la présidente : «Aucune idée délirante, aucune manifestation hallucinatoire. Fonctionnement intellectuel de niveau moyen. Activité mentale de base pas perturbée. Pas de troubles psychologiques ni de troubles de la conscience. Vous n'êtes pas déprimé, pas agité, pas maniaque.»

Le psychologue, toujours cité par la présidente : «Forte inadaptation sociale.»

«C'est un cercle vicieux. Il faut en sortir. (...) J'ai pas envie de finir ma vie en prison. J'ai envie de m'occuper de mon petit frère et de ma petite soeur. Je ne veux pas qu'ils suivent mon chemin madame», déclare Mohamed Soumah. 

La défense choisit d'ailleurs de revenir sur ses attaches familiales. «J'ai tellement été absent... On dirait que je suis un inconnu pour ma petite sœur», déplore Mohamed Soumah, qui raconte qu'il a «changé les couches» de tous ses frères et sœurs sauf un, plus jeune que lui de cinq ans. Son avocate lui fait ensuite raconter l'enterrement - catholique - de sa mère, qu'il a organisé quasiment tout seul.

Interrogé par un avocat de la partie civile sur les armes qu'il détenait lors de ses vols avec armes et violences aggravées, le prévenu cite un pistolet factice, des extincteurs, des lacrymogènes...

La longue litanie des condamnations de Mohamed Soumah

La présidente lit actuellement le casier judiciaire - très chargé - de Mohamed Soumah. Longue litanie de condamnations diverses : vol avec arme, participation à une association de malfaiteurs en vue de préparer un crime, violences aggravées... Sa dernière condamnation remonte à janvier 2017 : deux ans de prison pour trafic de drogue.

La présidente passe ensuite aux incidents survenus pendant la détention du prévenu : bagarres, découverte d'une clé USB...

Puis Isabelle Prévost-Desprez raconte que lorsque Mohamed Soumah était incarcéré à Rouen, une batte de baseball en plastique a été découverte sur lui. Il explique que la batte, destinée à «un Marseillais», a été lancée au-dessus du muret de la maison d'arrêt de Rouen.

«Si les mecs de Rouen me sautent dessus, je vais les dissuader», insiste le prévenu, qui souligne qu'il était traité de «sale Noir» par les autres détenus. «Rouen, c'est pas comme Paris. On se croirait revenu en 98. Les Arabes, ils traitent les Noirs de sales Noirs».

Mohamed Soumah montre ensuite sa jambe blessée au tribunal. En 2012, il a pris une balle dans la jambe, rappelle la présidente. «On a dû me confondre par erreur madame», bafouille le prévenu.

>> Procès de Jawad Bendaoud : qui sont les deux autres prévenus?

Youssef Aït Boulahcen demande à ne pas être croqué par les dessinateurs

La présidente rappelle qu'il n'y a eu «aucune difficulté dans le respect des conditions du contrôle judiciaire» de Youssef Aït Boulahcen, qui a par ailleurs un casier judiciaire vierge.

Le prévenu explique qu'il ne veut pas être dessiné, et que c'est pour ça qu'il se cache la tête dans les mains depuis le début du procès. «C'est un droit, madame».

Il raconte ensuite son parcours professionnel : auxiliaire ambulancier, livreur de journaux... Il vient d'obtenir son diplôme d'ambulancier. «Je suis actuellement en poste», insiste Youssef Aït Boulahcen, qui s'explique clairement et distinctement.

Aucune question ne lui est posée par les parties civiles, le procureur ou la défense. L'examen de personnalité du frère d'Hasna Aït Boulahcen a été extrêmement rapide.

>> Procès de Jawad Bendaoud : qui sont les deux autres prévenus?

L'examen des personnalités commence

Après quelques ultimes questions de la défense, l'examen de la personnalité de Youssef Aït Boulahcen commence. Le prévenu, qui a changé de nom, se lève et se place au micro situé devant la présidente.

La présidente : «Vous arrêtez tous les deux!»

Au tour du troisième avocat de Mohamed Soumah de lui poser des questions. Il fait dire à son client que celui-ci n'a rencontré que deux fois Hasna Aït Boulahcen.

À côté de Mohamed Soumah, Jawad Bendaoud a enlevé sa veste jaune et ses lunettes. Il se recoiffe, refait sa queue de cheval. Soudainement, il réagit à une déclaration de son co-prévenu: «Jamais de la vie tu m'as dit ça!»

Les deux hommes commencent à hausser le ton. La présidente intervient : «Vous arrêtez tous les deux!»Jawad Bendaoud remet sa veste et ses lunettes.

Mohamed Soumah : «À chaque fois que je vais en prison, je rentre avec une copine, je sors je n'ai plus de copine»

«À chaque fois que je vais en prison, je rentre avec une copine, je sors je n'ai plus de copine», se lamente Mohamed Soumah.

«Je crois que vous n'êtes pas le seul», intervient la présidente. (Rires légers dans la salle)

«En ce moment j'ai une copine, j'espère qu'elle va m'attendre», conclut le prévenu.

Mohamed Soumah : «Même François Hollande il a trompé sa femme»

L'avocate revient sur les relations entre Mohamed Soumah et Hasna Aït Boulahcen. Dans le feu de ses réponses, le prévenu a soudain cette «Elle me fait vraiment des appels de phare. (...) Beaucoup d'hommes ont déjà trompé leur femme. Même François Hollande il a trompé sa femme.»

L'avocate continue : «Est ce qu'à un moment dans vos conversations Hasna a utilisé le mot "recherché"?»

Mohamed Soumah : «Jamais madame, jamais.»

(...)

Le prévenu essaie de convaincre le tribunal qu'il ne connaissait que très peu Hasna Aït Boulahcen. «Pourquoi je prendrais des risques pour elle? C'est pas ma copine, c'est pas elle qui va venir me voir en prison, qui va m'envoyer des mandats.» 

Mohamed Soumah : «Si les policiers ne sont pas là, qui va nous défendre contre ces fous?»

Une autre avocate prend le relais des questions à Mohamed Soumah. Pour rappel, ce dernier est jugé pour «recel de malfaiteurs terroristes» et encourt une peine de 6 ans de prison et jusqu'à 90.000 euros d'amende.

Mohamed Soumah : «Ok j'aime pas trop les policiers tout ça. Mais depuis ces moments là [les attentats] je respecte les policiers. S'ils sont pas là, qui va nous défendre contre ces fous [les terroristes]? (..) On est tous soudés. Pour ces gens-là, on est pas des mecs bien. On est des mécréants. (...) Ils me font peur. (...) Ils tueraient leurs mères!» 

Jawad Bendaoud interrompt à plusieurs reprises son voisin. La présidente le rappelle à l'ordre. Me Nogueras parle par signes avec son client, puis se lève pour discuter avec lui au-dessus de la vitre du box des prévenus.

Mohamed Soumah à son tour questionné

Un avocat de la défense pose maintenant ses questions à son client Mohamed Soumah.

Avocat : «Avez-vous déjà vu M. Abaaoud et M. Akrouh?»

Mohamed Soumah : «Jamais de la vie.»

Le prévenu raconte ensuite sa rencontre avec Hasna Aït Boulahcen. «Je la sens un peu tactile, je me dis peut-être c'est une pute, je sais pas, et ensuite je vois qu'elle est bourrée et qu'elle dit que de la merde.»

[...]

L'avocat : «Quand avez vous appris les attentats?»

Mohamed Soumah : «Le soir-même, je suis rentré chez moi en métro. Deux mecs disaient qu'il y avait eu un attentat au Stade de France. Moi je percute pas. Quand je rentre chez moi, toute la famille est dans le salon. Ils me disent "regarde ce qui se passe". Je suis resté, j'ai regardé les informations. Le lendemain, dans ma cité, tout le monde en parlait, tout le monde était choqué.»

Me Nogueras : «Est ce que vous sentez qu'il y a un changement entre le Jawad Bendaoud interpellé et [celui] qui comparaît aujourd'hui?»

Me Nogueras : «Est ce que vous sentez qu'il y a un changement entre le Jawad Bendaoud interpellé et qui entre en détention et le Jawad Bendaoud qui comparaît aujourd'hui?»

Jawad Bendaoud (répondant à côté comme souvent) : «Quand je vois à la télé "ouais il fait le show", j'aimerais bien qu'ils [les journalistes, NDLR] me voient dans la cellule quand je reste 3-4 heures à écouter de la musique, que j'allume pas la télé pendant trois jours. Il m'arrive de pleurer pendant une heure, deux heures. (...) Ça me fait rire, ça me fait pleurer. (...) Même mon frère, il dit que je deviens fou.»

Jawad Bendaoud : «J'étais aveuglé par l'appât du gain»

Le jeu de questions-réponses, rendu très compliqué par la logorrhée du prévenu, continue entre Jawad Bendaoud et son avocat.

Me Nogueras : «Une autre question. Vous dites à votre compagne : "Ah j'aurais dû m'en douter". Elle répond : "Ouais mais toi t'avais besoin d'argent tu t'en foutais tu t'es pas rendu compte.»

Jawad Bendaoud : «Ouais j'étais aveuglé par l'appât du gain. Mais je les aurais pas hébergés si j'avais su. Même pour 150.000 euros je les aurais pas hébergés.»

Jawad Bendaoud ne cesse de couper Me Nogueras

Me Nogueras tente de faire expliquer à son client ses incohérences, notamment sur la question des sacs que portaient les «locataires».
Mais Jawad Bendaoud n'arrête pas d'interrompre son propre avocat. «Vous êtes tellement intelligent que vous me coupez l'herbe sous le pied. Vous répondez avant que je vous pose la question», déclare Me Nogueras.

Quand Jawad Bendaoud a-t-il appris que les terroristes venaient de Belgique?

Me Xavier Nogueras : «Je vais vous demander de vous concentrer. Il faut que vous répondiez à ces questions. Vous avez indiqué que le moment où vous comprenez que les auteurs des attentats viennent de Belgique, c'était dans la cellule de détention.»

Jawad Bendaoud : «En garde à vue, oui.»

[...]

Me Nogueras : «Dans la conversation avec votre mère, vous allez dire la phrase suivante : "C'est mon local, ce que t'as pas compris, c'est qu'ils sont venus de Belgique et que je les ai hébergés". Vous apportez à votre mère la précision qu'ils venaient de Belgique. Les parties civiles mettent en confrontation cette précision avec vos propres déclarations. Pouvez-vous vous souvenir dans quel contexte, dans quel esprit vous êtes au cours de cette conversation avec votre mère et pourquoi vous précisez que les hommes viennent de Belgique?»

Jawad Bendaoud s'enflamme, martèle qu'il n'était pas au courant que les terroristes du 13 novembre venaient de Belgique.

Me Nogueras : «Si j'ai bien compris, cette précision "ils viennent de Belgique" n'est pas liée aux attentats.»

Le prévenu acquiesce.  

Jawad Bendaoud interrogé par son avocat

Me Nogueras : "Une question que tout le monde se pose: pour quelle raison allez-vous vous présenter devant l'immeuble?"

Jawad Bendaoud : "Moi-même j'arrive pas à l'expliquer. J'ai mis mes pompes et j'ai marché. À la base, je voulais pas être filmé par les caméras. (...) Je voulais voir ce qui se passait à l'appartement. J'ai vu les policiers et c'est là que j'ai réalisé la gravité des choses."

Me Nogueras s'indigne de l'intervention de la ministre de la Justice

Me Nogueras, avocat de Jawad Bendaoud, prend la parole pour protester contre les propos tenus par Nicole Belloubet ce week-end. La ministre de la Justice avait estimé que l'attitude de Jawad Bendaoud était «inqualifiable».

«La défense n'est pas dans la polémique, nous n'avons parlé à aucun média. Nous espérons encore que l'essentiel des débats se fasse au sein de votre tribunal et pas à l'extérieur. Nous souhaitons vous dire notre indignation, notre étonnement et notre inquiétude face à une situation qui me semble être unique. Je ne me souviens pas qu'un garde des Sceaux ait eu à prendre la parole pendant un procès pour dire ce qu'elle pensait du comportement d'un tel. (...) C'est une atteinte évidente à la présomption d'innocence de notre client», souligne Me Nogueras.

L'audience est ouverte

La présidente Isabelle Prévost-Desprez fait son entrée. L'audience reprend.

Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah sont arrivés

Les deux autres prévenus, Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah, viennent de prendre place dans le box. Le «logeur de Daech» porte une veste de survêtement jaune vif. Mohamed Soumah a un pull noir.

Youssef Aït Boulahcen est déjà là

Comme la semaine dernière, le prévenu Youssef Aït Boulahcen, poursuivi pour «non-dénonciation de crime terroriste», est assis au premier rang de la salle. Très discret, le frère d'Hasna Aït Bouhlacen, décédée lors de l'assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre 2015, se tient tête baissée. Il encourt cinq ans de prison.

>> Procès de Jawad Bendaoud : qui sont les deux autres prévenus?

La salle se remplit peu à peu

La 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris accueille moins d'avocats que la semaine dernière. Certains bancs du public sont donc encore libres. Les représentants de Jawad Bendaoud, Me Xavier Nogueras et Me Marie-Pompei Cullin, discutent actuellement avec le substitut du procureur.

Le comportement de Bendaoud est «inqualifiable» pour la ministre de la Justice

Invitée du Grand Jury de RTL, LCI et Le Figaro dimanche, Nicole Belloubet a été interrogée sur la conduite de Bendaoud au tribunal, qu’elle estime «inqualifiable»: «L'institution judiciaire fera son travail. La sanction qui sera prononcée le sera, quels qu'aient été les propos du logeur en question», a déclaré la Garde des Sceaux, tout en assurant que le prévenu faisait l’objet d’une «prise en charge totale»:


«Il est en détention, à l'isolement, dans une situation de prise en charge totale et isolée. La réponse judiciaire est là, elle est ferme et incontournable. Son attitude, qui est inqualifiable, lors du procès, n'a aucune conséquence sur la sanction qui lui est appliquée. Il est jugé sur ce procès-là comme il l'a été pour d'autres, et les sanctions s'appliquent», a précisé la ministre de la Justice.

Un dossier unique pour retrouver tous nos contenus sur le procès

Pré-papiers, lives, comptes rendus d’audiences… Vous pouvez retrouver tous nos contenus sur le procès Bendaoud - Soumah - Aït Boulahcen dans ce dossier. Chaque jour, il sera enrichi de nouveaux contenus liés aux audiences du moment.

Que s’est-il passé vendredi?

Vendredi, c’était au tour des avocats de la partie civile et du procureur d'interroger les trois prévenus. Une journée ponctuée de coups de colère de Jawad Bendaoud et d’échange très vifs entre le prévenu et un représentant de la partie civile, Me Georges Holleaux.

>> Revivez la troisième journée du procès

«Attention à ce que vous dites. (...) Moi je vais venir vous voir à votre cabinet», a notamment menacé le prévenu depuis son box. «M. Bendaoud, taisez-vous!», est alors intervenue la présidente Isabelle Prévost-Desprez, avant de suspendre l’audience pendant environ une heure.

BENOIT PEYRUCQ / AFP


Jawad Bendaoud a poursuivi ses coups d’éclat tout au long de l’après-midi, en demandant à plusieurs reprises le droit au silence, en se bouchant ostensiblement les oreilles... Avant de se lancer dans de longues logorrhées. Ses avocats, Xavier Nogueras et Marie-Pompéi Cullin, ont tenté de le calmer, sans succès.

Sur le fond, le procès n’a donc pas vraiment avancé, le prévenu n’ayant pas daigné répondre aux interrogations de la partie adverse.   

>> Lire notre article - Les dernières dénégations de Jawad Bendaoud

Le Figaro de retour au Palais de justice pour la 4e journée du procès Bendaoud

Bonjour,

Ce lundi 29 janvier a lieu la quatrième journée du procès de Jawad Bendaoud, le «logeur de Daech». Dès 13h30, notre journaliste Aude Bariéty sera au Palais de justice de Paris pour vous faire vivre l’audience en direct.

>> Revivez la troisième journée du procès

Pour rappel, jusqu’au 14 février, la 16e chambre du tribunal correctionnel juge Jawad Bendaoud, Mohamed Soumah, un délinquant multirécidiviste, et Youssef Aït Boulhacen, frère d’Hasna, tuée lors de l’assaut du Raid à Saint-Denis le 18 novembre 2015. Les deux premiers prévenus risquent 6 ans de prison, le troisième 5 ans.

Violente altercation lors du procès de Jawad Bendaoud

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238 commentaires
  • Valette Laurent

    le

    Le degré de cynisme et je-m'en-foutisme poussés à ce point me fait dire qu'il ne faut avoir aucune pitié pour cet animal, prison à vie. Point. Ce n'est pas un être "humain".

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