Distribution. La fin de la guerre des prix ?

Mieux répartir la valeur entre agriculteurs, industriels et distributeurs. C'est l'objectif du projet de loi, issu des États généraux de l'alimentation, qui sera présenté ce mercredi. Parmi les mesures phares, figurent un encadrement des promotions dans les grandes surfaces, ainsi qu'un relèvement de 10% du seuil de revente à perte.

À terme, les promotions sur les denrées alimentaires ne devront pas excéder 34% de la valeur totale du produit, selon Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture.
À terme, les promotions sur les denrées alimentaires ne devront pas excéder 34% de la valeur totale du produit, selon Stéphane Travert, ministre de l'Agriculture. (Photo Claude Prigent)

Faire respecter les bonnes pratiques. Selon le projet de loi, les supermarchés seront obligés de revendre au minimum un produit alimentaire au prix où ils l'ont acheté majoré de 10 %, afin de couvrir les frais de logistique et de transport. Anticipant ce texte, les acteurs concernés ont déjà signé, en novembre, une charte de bonne conduite. Mais plusieurs des participants aux négociations entre distributeurs, industriels et producteurs se sont accusés, ces dernières semaines, de ne pas la respecter.

Lors de ses voeux aux agriculteurs, jeudi, le président Emmanuel Macron a menacé de dénoncer auprès du grand public ceux qui ne respecteraient pas les bonnes pratiques. « Nous allons de nouveau réunir l'ensemble des acteurs pour leur rappeler leurs obligations, leur redire que nous ferons des contrôles renforcés de la DGCCRF (répression des fraudes) », a insisté, dimanche, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Travert, menaçant de nommer ceux qui ne jouent pas le jeu.

Partir des coûts de production. Reste à savoir si les comportements des Français s'adapteront à une des mesures les plus novatrices de ce texte de loi : l'inversement de la construction du prix en partant de la prise en compte des coûts de production des agriculteurs, calculés grâce à des indicateurs fournis par les interprofessions.

Jeudi encore, une promotion sur le Nutella a provoqué des bousculades très médiatisées dans les magasins Intermarché, qui offraient ce produit à -70 % (*) Un signe que le grand public n'est peut-être pas prêt à délaisser les promotions et les produits à bas coût pour des denrées de qualité, correctement rémunérées.

Lutter contre le gaspillage alimentaire. La question des prix payés aux producteurs occupe une grande place dans le texte de loi, mais il contient également des mesures concernant la lutte contre le gaspillage alimentaire dans la restauration collective, ou encore l'objectif de 50 % de produits bio et bénéficiant de signes de qualité dans les cantines, d'ici à 2022.

Sanctionner la maltraitance animale. S'il ne prévoit finalement pas d'installer de caméras dans les abattoirs, le texte renforce la sévérité des sanctions pour mauvais traitement sur les animaux de boucherie en transformant en délit tout mauvais traitement dans les abattoirs et dans les transports d'animaux vivants.

Produits phytopharmaceutiques. La loi propose d'interdire les remises, rabais et autres ristournes, et veut imposer une séparation capitalistique entre le conseil et la vente de ces produits.

Quel modèle agricole ? Le député Insoumis François Ruffin, qui a dévoilé le texte de loi, la semaine dernière, sur son blog, a déploré que « ce projet ne propose rien, ou presque rien, pour aller vers un autre modèle d'agriculture ».

C'est également le constat qu'avaient fait, en décembre, les acteurs de la plateforme citoyenne pour une transition agricole et alimentaire, regroupant 50 organisations de la société civile, qui déploraient que les « décisions sur la phase sociétale et environnementale », discutées lors des États généraux de l'alimentation, soient « reportées à plus tard ».

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* Promotion au sujet de laquelle la Répression des fraudes a annoncé, hier soir, qu'elle va lancer une enquête.

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