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Info Match-Harcèlement sexuel : Pécresse veut des élus exemplaires

Valérie Pécresse ici en février 2017 à Paris.
Valérie Pécresse ici en février 2017 à Paris. © CITIZENSIDE / sadak souici / AFP
Bruno Jeudy , Mis à jour le

Après plusieurs affaires, la patronne de l’Ile-de-France impose une formation prévention à tous les conseillers régionaux.

C’est une formation inédite pour des élus en France. Les 209 conseillers régionaux d’Ile-de-France, tous groupes politiques confondus, suivent depuis le début de l’année un atelier obligatoire visant à prévenir le harcèlement sexuel. La première session s’est déroulée le 18 janvier. Un effet direct de l’affaire Weinstein et de la libération de la parole des femmes, mais aussi d’affaires moins connues qui ont secoué la collectivité francilienne. Sans compter les accusations, fondées ou non, qui visent le ministre Gérald Darmanin. La présidente de la région Ile-de- France, Valérie Pécresse, a pris le taureau par les cornes à la fin de l’année dernière en rendant obligatoire cette initiation jusque-là facultative, mise en place en 2016.

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Tout est parti des accusations portées contre l’ex-député écolo de Paris, Denis Baupin, visé par plusieurs plaintes d’ex-collaboratrices et d’élues, dont Annie Lahmer, conseillère régionale d’Ile-de-France. « Dès mon élection à la tête de la région, j’ai mis en place une charte de déontologie qui prévoit une cellule contre le harcèlement des élus et des personnels. Avec l’affaire Baupin, nous lançons alors un premier programme, d’abord facultatif », explique-t-elle.

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Redéfinir les choses sur le plan juridique

En 2017, seuls six élus y participent. Mais Valérie Pécresse va être sollicitée par d’autres personnes victimes d’agressions et de harcèlement supposés au sein du conseil régional. C’est le cas avec deux conseillers régionaux du FN. Un premier, Pierre-Charles Cherrier, est au centre d’une plainte déposée par une élue FN, Aurélie Cournet, pour des agressions. La jeune femme a réclamé l’aide de Valérie Pécresse pour porter plainte et assurer sa sécurité. Le second, Axel Loustau, est accusé d’avoir harcelé une ancienne chargée de mission en déposant une cartouche de 9 mm dans sa corbeille à courrier. Des accusations balayées par Marine Le Pen, qui a évoqué « des séparations qui se sont mal passées ».

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Dans la foulée éclate une autre affaire concernant cette fois Gilbert Cuzou, ex-membre de l’équipe de campagne de Benoît Hamon et élu ex-PS au conseil régional. Cet élu de 34 ans est visé, dans un premier temps, par cinq plaintes pour faits présumés d’agressions et de harcèlement sexuels. Des accusations qui ont débouché à la fin de la semaine sur la mise en examen de l’intéressé pour viol, agression et harcèlement sexuel. Sans attendre ce rebondissement judiciaire et compte tenu de l’émoi dans l’assemblée, Valérie Pécresse avait proposé à la conférence des présidents de l’institution de rendre obligatoire la formation. Elle confie cette mission au centre Hubertine-Auclert, organisme francilien spécialisé dans la prévention et les campagnes pour l’égalité femmes/hommes.

D’abord sceptiques, beaucoup d’élus ont changé de point de vue après leur demi-journée d’initiation. Patron du groupe LR, Othman Nasrou juge la « formation intéressante ». « Cela a le mérite de créer une prise de conscience à travers certains gestes et comportements. Il y a un vrai contenu », salue-t-il. Sa collègue Stéphanie Von Euw, victime de « vrai harcèlement », dans un autre univers professionnel, abonde : « Au début, je me suis dit : “Ça concerne plus les mecs.” En fait, je n’ai pas perdu mon temps car ça redéfinit les choses sur le plan juridique. »

Déterminée à mener cette opération coup de poing, Valérie Pécresse sait l'importance du défi dans une région où six millions de personnes empruntent les transports quotidiens avec son potentiel d'agressions et de frottements. Elle a nommé une déléguée en charge de l'égalité femmes/hommes. «Je veux une Ile-de-France radicalement exemplaire sur la question de l'égalité», promet Valérie Pécresse.

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