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Césarienne, épisiotomie... enquête sur la médicalisation de l’accouchement en France

Les statistiques des maternités en 2016 montrent que les interventions dites « techniques » sont loin d’être limitées.

Par  et

Publié le 31 janvier 2018 à 06h36, modifié le 07 mai 2018 à 14h21

Temps de Lecture 5 min.

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Guillaume Degouy, interne en anesthésie réanimation, met en place une péridurale, à la maternité Jeanne de Flandre de Lille, le 23 janvier. Le centre hospitalier cherche à limiter le nombre de césariennes au strict nécessaire.

Pour la naissance de son enfant, Janet s’était inscrite dans une clinique avec baignoire, ballon, monitoring ambulatoire… Mais « au jour J, le descriptif de la brochure s’est effacé. On ne respecte pas le projet de naissance, épisiotomie faite sans consentement, pas d’aide à l’allaitement, etc. »

« Soit on se débrouille seule avec sa douleur, et autant rester chez soi, soit on prend la péridurale »

Rachel a aussi « un souvenir très amer » de son accouchement, où « malgré la gentillesse du personnel, aucun accompagnement n’est possible : soit on se débrouille seule avec sa douleur, et autant rester chez soi, soit on prend la péridurale ». Ces témoignages recueillis sur le site du Monde illustrent le décalage entre les attentes des femmes et la réponse systématiquement médicalisée des maternités.

La situation devrait évoluer puisqu’une recommandation de la Haute Autorité de santé (HAS), publiée le 25 janvier, préconise désormais de « limiter les interventions techniques et médicamenteuses au minimum nécessaires » et de respecter le rythme de la naissance.

Si les taux de césarienne, épisiotomie (incision du périnée) et péridurale se sont stabilisés après trente ans de hausse, les pratiques restent très disparates en France, comme le montrent les statistiques recueillies par Les Décodeurs du Monde sur les actes réalisés en 2016 dans les 519 maternités, avec l’aide de la Fédération française des réseaux de santé en périnatalité (FFRSP). Seules quelques maternités et le réseau de Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse n’ont pas communiqué leurs données. Même si ces chiffres ne décrivent pas tout (positions d’accouchement, déclenchement, empathie, etc.), ils constituent un baromètre de la médicalisation des naissances.

Dans le privé, l’accompagnement n’est pas toujours meilleur

Etonnamment, ce ne sont pas les maternités de type III, spécialisée dans les grossesses à risques et les complications néonatales, qui sont les plus « interventionnistes », mais plutôt des cliniques privées de type I ou IIA, destinées aux accouchements normaux.

« J’ai recueilli beaucoup de témoignages de femmes qui pensaient être mieux traitées dans le privé. Les locaux sont plus jolis, mais l’accompagnement n’est pas toujours meilleur », constate Marie-Hélène Lahaye, auteur de Accouchement, les femmes méritent mieux (Michalon, 2018).

Les interventions médicales plus fréquentes dans les maternités privées

Données calculées sur les actes réalisées dans les 519 maternités de France en 2016. Les taux d'épisiotomies et de péridurales sont manquants dans 17 % des établissements, en particulier dans les régions Paca et Corse.
Source : Les Décodeurs

« La décision reste à l’entière appréciation du praticien »

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