Cheminots marocains : la SNCF condamnée pour discrimination

La compagnie ferroviaire a été condamnée mercredi en appel pour n'avoir pas respecté le statut de centaines de « chibanis » dans les années 70 et 80.

Source AFP

Plus de 800 « chibanis » poursuivaient la compagnie ferroviaire.

Plus de 800 « chibanis » poursuivaient la compagnie ferroviaire.

© DOMINIQUE FAGET / AFP

Temps de lecture : 2 min

Huit cent quarante-huit « chibanis », des cheminots marocains ou d'origine marocaine, poursuivaient la SNCF lors de ce procès en appel à l'issue duquel la compagnie ferroviaire a été condamnée pour discrimination. Me Clélie de Lesquen-Jonas a levé les mains en l'air en criant « c'est gagné », avant de préciser à la presse que les cheminots avaient en outre obtenu reconnaissance d'un « préjudice moral ». « C'est un grand soulagement, une grande satisfaction », a-t-elle commenté.

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« Il y a eu aujourd'hui la confirmation des condamnations obtenues en première instance en matière de carrière et de retraite et nous avons obtenu en plus des dommages et intérêts pour préjudice moral », a déclaré Me de Lesquen-Jonas à la cour d'appel de Paris. L'information sur le montant des dommages et intérêts n'était pas encore disponible. Les « chibanis » (cheveux blancs en arabe) demandaient 628 millions d'euros en tout pour différents préjudices (carrière, retraite, formation, accès aux soins, santé, etc.).

Plus de douze ans de procédure

Après moult renvois et plus de douze ans de procédure pour certains dossiers, la plupart des ressortissants marocains (la moitié ont été naturalisés) avaient obtenu gain de cause devant les prud'hommes en septembre 2015. Mais l'entreprise avait fait appel de cette décision qui la condamnait à plus de 170 millions de dommages et intérêts. Moins d'une dizaine de dossiers avaient été rejetés en première instance.

Ces travailleurs, Marocains pour la plupart, ont été embauchés entre 1970 et 1983 par la SNCF, majoritairement comme contractuels, et n'ont pas bénéficié du « statut » plus avantageux des cheminots, réservé aux ressortissants européens, sous condition d'âge. Le groupe public ferroviaire a toujours nié une « quelconque politique discriminatoire à l'encontre des travailleurs marocains », estimant avoir constamment « veillé à l'égalité de traitement de tous ses agents dans l'environnement réglementaire décidé par les pouvoirs publics ».

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Commentaires (4)

  • François LEBLANC

    Bientôt on va découvrir que, à parité avec les algériens, les marocains sont les doyens du monde. Puisque la france verse des retraites à des algériens de 117 ans. Mathusalem va avoir de la concurrence.

  • Biglotron

    On n'est pas près de voir baisser le prix des billets de train...

  • J-P L

    C’est beau le service public !

    Difficile d’imaginer le raffut qu’auraient provoqué CGT, Mélenchon & cie si une société privée, multinationale de surcroît, avait été condamnée pour des faits similaires.

    Assourdissant silence de leur part, sans surprise !

    Mauvaise foi, idéologique et politique !