Une mère ours polaire et son petit marchent sur la glace de Baffin Island, Nunavut (Canada)

Les ours polaires : pourquoi la sauvegarde de l’espèce nécessite plus qu’une simple action collaborative

Le 2 février marque l’ouverture de la rencontre biennale 2018 des Parties des cinq États de l’aire de répartition de l’ours polaire à Fairbanks (Alaska), plus de 40 ans après que ces pays se soient pour la première fois rencontrés afin de reconnaître leur rôle commun dans la conservation de l’ours polaire. 

Sans action urgente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les scientifiques prévoient la disparition d’un tiers des ours polaires du globe à l’horizon 2050.

Les spécimens d'ours polaires vivant au Canada, au Danemark, en Norvège, en Russie et aux États-Unis se sont trouvés exposés à deux grandes menaces : la chasse non réglementée jusqu’en 1973, puis, sous l’effet du changement climatique, la diminution progressive des glaces de mer constituant leur habitat. 

N’allons néanmoins pas croire que le changement climatique serait simplement le problème des ours polaires et de l’Arctique : le phénomène revêt bel et bien une importance planétaire.

Infographie scorecard ours polaire

Une action collaborative

Pourcentage du plan décennal effectué en deux ans. 

Pour donner les meilleures chances de survie à l’ours polaire, encore faut-il déployer une action collaborative sur deux fronts. Le premier est celui du Plan d’action circumpolaire pour la conservation de l’ours polaire (CAP).

À ce sujet, le premier scorecard CAP de l’ours polaire établie par le WWF montre que les États de l’aire de répartition sont encore loin du compte : en l’espace de deux ans, ils n’ont réalisé leur plan décennal qu’à hauteur de 5%, ce qui signifie qu’au rythme actuel, ils ne parviendront pas à l’objectif fixé pour 2025.

Les ours polaires n’ont pas de passeport : ils se déplacent librement en franchissant les frontières nationales.

Pour encourager l’action circumpolaire et mener à bien la mise en œuvre du CAP, le scorecard du WWF formule des recommandations à l’attention des États concernés.

Nous leur demandons d’améliorer leur transparence et de rendre davantage de comptes au grand public, de renforcer leur engagement auprès des peuples indigènes vis à vis de la cohabitation avec l’ours polaire et l’utilisation des savoirs traditionnels, et de commencer à s’exprimer d’une seule et même voix sur la nécessité d’une action climatique résolue.

Le scorecard indique que les États de l’aire de répartition ont obtenu de meilleurs résultats séparément qu’en équipe. Au mieux, si un gouvernement travaille efficacement à l’échelon national, les spécimens vivant dans le pays seront mieux pris en charge.

Mais sitôt la frontière traversée, ils seront soumis à de nouvelles réglementations concernant, entre autres, le commerce, la chasse, l’exploitation pétrolière et gazière, ou la protection des aires de mise bas.

À travailler chacun de leur côté, les pays concernés risquent non seulement de se retrouver confrontés à des doubles emplois et à une incomplétude des données, mais également de voir leurs efforts de conservation sapés par l’accélération du rythme d’aggravation des menaces, le changement climatique en tête.

La lutte contre le changement climatique

Pour réussir la sauvegarde de l’ours polaire, il faut plus que la participation ponctuelle, conjointe mais plus souvent isolée, de cinq nations.

A l’heure où débutent les deux prochaines années de mise en œuvre du CAP, nous exhortons les États de l’aire de répartition à s’unir pour traiter le dossier des ours polaires dans un double souci d’adaptation réelle et d’efficacité.

Ce qui nous amène au second front : la lutte contre le changement climatique, qui exige d’immenses efforts du monde entier à tous les niveaux. Depuis les gouvernements, auxquels il revient de fixer et d’accomplir des objectifs ambitieux pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, jusqu’aux citoyens, appelés à faire évoluer leurs habitudes quotidiennes pour réduire leur empreinte écologique sur la planète.

Ours polaires (Ursus maritimus) dans le refuge faunique national Arctic, Île Barter, Alaska (Etats-Unis)

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