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Les meubles Ikea bientôt des antiquités ?

De plus en plus de collectionneurs s’intéressent aux plus anciennes créations du géant suédois. Cependant, en France, le marché reste balbutiant.

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Publié le 31 janvier 2018 à 07h30, modifié le 31 janvier 2018 à 07h30

Temps de Lecture 2 min.

Un exposition consacrée aux meubles Ikea, dans le Musée d’art contemportain de Stockholm, en juin 2009.

Avec le décès de son fondateur Ingvar Kamprad, le 27 janvier dernier, la marque suédoise de meubles en kit bénéficie depuis quelques jours d’un important éclairage médiatique. C’est l’occasion de revenir sur la destinée des créations de la marque sur le marché de l’ancien. Rappelons que le premier catalogue annuel sort en 1951, en Suède, et ne contient pas de mobilier, mais plutôt de petits accessoires. La première ligne de meubles date de 1958.

La marque s’est tout au long de son histoire attaché les services de jeunes designers prometteurs, dont beaucoup ont tenu leurs promesses : le Danois Niels Gammelgaard ou Marian Grabinski. Résultat : certaines pièces anciennes commencent à intéresser les amateurs de design. « Cela reste encore assez limité », souligne Franck Tessin, marchand nantais spécialisé dans le XXe siècle, « la chaise Vilbert par Panton est déjà bien installée, elle peut valoir entre 500 et 800 euros, et j’ai récemment vendu une paire de fauteuils des années 1980, en métal grillagé par Niels Gammelgaard, 300 euros. Ce n’est pas beaucoup, mais il y a une dizaine d’années, cela ne valait rien du tout. »

La probabilité pour que l’étagère Billy prenne rapidement de la valeur est encore assez réduite

Si, en France, le marché de l’Ikea vintage n’en est qu’à ses balbutiements, en Suède, il est déjà bien plus actif. En témoigne l’étude réalisée en 2017 par Barnebys et commentée ainsi par Pontus Silverstolpe fondateur – suédois justement – du moteur de recherche d’objets d’art et de collection : « De plus en plus de monde s’intéresse aux créations d’Ikea des années 1970 aux années 1990. Et ce qui se vend le mieux, ce sont souvent les pièces qui n’ont pas bien marché en vente classique à leur époque. » La probabilité pour que l’étagère Billy prenne rapidement de la valeur est donc encore assez réduite…

En revanche, des marketplaces spécialisées en design proposent déjà bien plus que deux ou trois créations Ikea vintage. Pour exemple, sur Pamono figurent une chaise longue Skye en cuir par Tord Björklund des années 1980 (975 euros) ou des suspensions Duett vertes par Bent Gantzel-Boysen des années 1970 (450 euros). Mais là encore, le marché n’est pas en France. Ou de façon plus clandestine.

Des meubles qui ne vieillissent pas de la même façon

« J’ai déjà vendu du Ikea sans le savoir », s’amuse Julien Segard, antiquaire du marché Paul-Bert, aux puces de Paris - Saint-Ouen, « un plateau en bois tressé que je trouvais joli, et qui m’a été acheté par un décorateur. Je me suis aperçu ensuite qu’il s’agissait d’une édition limitée d’Ikea… » L’antiquaire ajoute que « tous les meubles de cette marque ne vieillissent pas de la même façon, les assises sont assez solides, les luminaires des années 1960-1970 sont parfois bien faits et esthétiques, mais en ce qui concerne les commodes ou les armoires, si la façade est sympa, le bâti n’est pas terrible. L’humidité fait gonfler l’aggloméré, et le moindre choc se voit. »

Auteur de l’ouvrage La Cote du design, Jean-Michel Homo s’interroge lui aussi sur la qualité de ces meubles, et leur capacité à tenir le choc dans le temps : « Moi, je n’y crois pas, on est loin de la qualité d’éditeurs tels que Knoll ou Cassina, ou même Habitat, en ce qui concerne les matériaux et la visserie. »

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