Laissé sans soins dans la cour de l'école, Quentin a perdu une partie de son rein

  • Quentin avec son père, ce mardi soir à l'hôpital Purpan de Toulouse.
    Quentin avec son père, ce mardi soir à l'hôpital Purpan de Toulouse. Photo DDM
Publié le , mis à jour
MAX LAGARRIGUE
@MaxLagarrigue

Blessé dans son école, Quentin, 10 ans, est hospitalisé aux soins intensifs de l’hôpital de Purpan, depuis samedi. Souffrant d’une hémorragie, l’un de ses reins serait irréversiblement endommagé. La famille a déposé plainte : aucun des adultes de l’école Marie-Curie, employés par la commune, n’ayant appelé les secours. C’est son père, une heure après les faits, qui a conduit son fils aux urgences.

Que s’est-il passé dans la cour de l’école Marie-Curie, vendredi dernier ? Rien de grave, si l’on en croit l’attitude des sept adultes, tous employés par la commune, qui assuraient, hors temps scolaires, des ateliers à une soixantaine d’élèves. Il est 16 heures lorsqu’une banale bousculade dans la cour de l’école, a bien failli coûter la vie au jeune Quentin. Le garçonnet qui joue au ping-pong, tente de récupérer la balle tombée au sol. Son camarade aussi, l’un pousse l’autre, et Quentin se blesse en tombant sur une marche.

Le père conduit son enfant aux urgences

Contrit de douleurs, l’enfant demeure immobile au sol sans avoir la force de bouger. Soulevé par l’un des adultes, Quentin est finalement assis sur une chaise dans la cantine. Inconsolable, on va même jusqu’à chercher sa petite sœur de 8 ans pour tenter de le calmer en attendant de joindre leurs parents. Contacté une demi-heure après les faits (16h27), Sébastien Desmet, le père, a bien du mal à encaisser ce qui s’est passé. "On m’a informé que mon fils était tombé qu’il ne fallait pas que je m’inquiète mais que je vienne le récupérer", témoigne-t-il. Au vu de la gravité médicale qui s’ensuit, le père de famille n’en revient toujours pas des propos tenus et l’absence d’appel des secours.

"Une jeune femme m’a rendu mon fils en me disant de me rendre chez mon médecin et de lui donner du paracétamol car il n’avait pas grand-chose". Voyant l’état de son fils, Sébastien décide de le conduire immédiatement aux urgences par ses propres moyens. "Son visage était gris, ses lèvres bleues, il arrivait à peine à me parler et à respirer", certifie-t-il.

L'enfant de 10 ans souffre d'une fracture du rein

Une décision qui a, sans doute, sauver la vie de Quentin. Le pantalon taché de sang au niveau de son rein, l’enfant souffre d’une hémorragie interne. Quatre heures plus tard, il est près de minuit, l’équipe médicale demande le transfert immédiat de Quentin aux soins intensifs de l’hôpital des enfants de Purpan à Toulouse. "Il souffre d’une fracture du rein, les séquelles sont irréversibles une partie de son organe n’a plus été vascularisée", assure Sébastien qui veille, jour et nuit, avec sa compagne sur leur fils. Et même si la vie de Quentin semble, à cette heure, hors de danger les conditions de soins restent difficiles. "Il est obligé de dormir assis. Couché, il risque de faire une embolie pulmonaire".

Dans le même temps, le couple qui a des moyens modestes, se sent esseulé face cette situation. « On a demandé de l’aide à la mairie au moins pour payer les allers-retours à l’hôpital », lâche Sébastien, ouvrier agricole qui n’a en ce moment que ses indemnités maladies pour subvenir au besoin de son foyer. À cette heure, le CCAS (Centre communal d'action sociale) qui a renvoyé le couple vers la Croix Rouge a reçu un don de 50 € pour faire le plein de leur auto. La mairie assure, par ailleurs, avoir saisi son service juridique pour prendre contact avec l’assurance du couple afin d’accélérer un soutien financier.

L'incident a-t-il bien eu lieu hors temps scolaire ?

Joint, le maire de Castelsarrasin, Jean-Philippe Bésiers, confirmait qu’il avait été informé seulement lundi matin des faits comme d’ailleurs le directeur de l’établissement. "J’ai demandé à mon service scolaire une enquête interne pour savoir si cet accident a bien eu lieu durant le temps périscolaire", certifiait le premier édile. Selon lui, "ce n’est pas encore avéré que cet incident malheureux a eu lieu hors temps scolaire". Pendant cette période, ce sont des personnels municipaux et non de l'Education nationale qui assurent la surveillance des enfants.

Également jointe par nos soins, la porte-parole du DASEN (Direction académique des services de l'Éducation nationale) de Tarn-et-Garonne était plus catégorique sur la chronologie. "Cet accident malheureux a eu lieu durant le temps périscolaire, un temps mairie. Le DASEN n’a donc pas à s’exprimer sur cet incident", certifiait, Évelyne Priam responsable de la communication de l’inspecteur d’académie.

Un point que confirmait aussi le directeur de l’école M. Piguet regrettant, lui aussi, de n’avoir été informé que tardivement des faits. "J’apprends les choses au fur et à mesure, c’est désagréable…", assurait-il confirmant que le "principe de précaution", celui de joindre les secours après la chute, n’avait sans doute pas été respecté dans cette affaire. Les adultes chargés du temps périscolaire de l’école qui seront prochainement auditionnés par la police, devraient permettre d’éclairer ce point crucial chacune des parties se renvoyant la responsabilité.

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Les commentaires (74)
obelix11 Il y a 6 années Le 07/02/2018 à 13:08

A Homosapiens: les animateurs CLAE sont normalement formés aux gestes de 1er secours, si aucun de ceux présents n'était formé, la bonne réaction était dans tous les cas d'appeler le 15 ou le 18(ou le 112)...
Ces gens sont tout simplement coupables de non assistance à personne en danger!

POLOGNE Il y a 6 années Le 07/02/2018 à 08:59

Ne sachant pas utiliser leetchi.com comment envoyer un don à cette famille ?

lasfodel Il y a 6 années Le 06/02/2018 à 17:57

Hors temps scolaire c'est la responsabilité de la ville. Le titre peut laisser supposer que la responsabilité incombe à l'éducation nationale.