Maison squattée à Garges-lès-Gonesse : «C’est grâce à la cité qu’il a récupéré sa maison !»

Mobilisés sur les réseaux sociaux, plusieurs habitants du quartier de la Lutèce sont intervenus ce mercredi pour évacuer la maison de Youcef, impuissant face au squat d’un groupe de Roms depuis novembre.

    La maison de Youcef, à Garges-lès-Gonesse, n'est plus squattée. Ce mercredi soir, une dizaine de jeunes du quartier de la Lutèce garde le pavillon qu'occupait il y a encore quelques heures un groupe d'individus qui avait pris possession des lieux fin novembre. La nouvelle a fait de tour des réseaux sociaux. De nombreux véhicules s'arrêtent dans la petite rue pavillonnaire pour saluer les jeunes. « Ça y est on les a virés! », annonce, fier de lui l'un d'entre eux.

    Youcef, le propriétaire qui n'habite plus ici depuis plusieurs années, expliquait dans notre édition de mardi qu'il avait été prévenu par les policiers que sa maison était squattée par des Roms. Ces derniers lui avaient indiqué ne plus pouvoir intervenir car les squatteurs occupaient les lieux depuis plus de 48 heures. Il devait donc se résoudre à engager une procédure civile aux délais incertains.

    La rage qu'il exprimait il y a quelques jours a disparu. Il semble déconcerté, mais pas malheureux. « J'étais à la maison cet après-midi [mercredi]. Un voisin m'a appelé pour me dire qu'il y avait un groupe de jeunes du quartier qui voulait vider les occupant », indique-t-il. Il raconte qu'une précédente confrontation entre des gens prêts à l'aider et les occupants avait déjà eu lieu la veille. Les squatteurs auraient alors accepté de partir lundi. Mais les jeunes du quartier ne leur ont pas accordé autant.

    Maison squattée à Garges-lès-Gonesse : des jeunes de la ville délogent les occupants

    C'est ce mercredi après-midi qu'ils se sont rendus sur place, interpellés sur Snapchat par Bassem, un blogueur de la région lyonnaise, qui a depuis diffusé une autre vidéo pour les féliciter. On y voit les occupants se faire sortir de la maison sous les insultes. « Il a fait une annonce et tous les jeunes du quartier se sont mobilisés », raconte Kamel*. « J'ai entendu parler de ça sur les coups de 15 heures, j'ai pété un câble, complète Yacine*, encore énervé. Avec mon équipe, on les a tous dégagés. » Tous racontent, vidéo à l'appui, que la police est intervenue pour interpeller plusieurs jeunes. Les Roms seraient alors revenus dans le pavillon. « Ils étaient une quinzaine à l'intérieur de la maison, mais ils ont appelé des renforts, ajoute un autre. De notre côté, toute la cité est venue. » Il indique qu'ils totalisaient environ 40 personnes. Il assure que leurs adversaires se tenaient une main dans leur veste comme pour indiquer qu'ils étaient armés. De leur côté, les jeunes évoquent leurs propres moyens d'intimidation : fusil à pompe, Tokarev, chiens. L'un d'eux exhibe une photo de lui prise armes à la main.

    L'un des jeunes observe une camionnette qui vient de passer devant la maison. « Ils repassent encore ! Toute la nuit, il faudra qu'on surveille », siffle-t-il. « On dit qu'à cause de la cité, il n'y a pas de sécurité, mais c'est grâce à la cité qu'il a récupéré sa maison ! », plastronne un autre. Plus loin, Youcef plaisante avec un voisin. « Je vais tout cadenasser », annonce-t-il.

    (*) Les prénoms ont été modifiés.