Jean-Pierre Chevenement le 9 janvier 2015 à Paris

Jean-Pierre Chevenement le 9 janvier 2015 à Paris

afp.com/Patrick Kovarik

"Favoriser l'émergence en France d'un Islam cultivé", pour combattre "l'idéologie fruste et brutale du salafisme". Président de la Fondation pour l'islam de France, Jean-Pierre Chevènement s'est fixé un objectif ambitieux. Dans un entretien au Parisien, l'ancien ministre de l'Intérieur dévoile plusieurs propositions pour "accélérer" l'organisation de l'islam de France.

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Jean-Pierre Chevènement souhaite que les futurs imams "aient une formation en théologie comparée, en histoire, en philosophie et en droit qui leur permette de restituer le message de l'Islam dans toute sa diversité et sa profondeur historique." Dans cette optique, plusieurs chantiers ont été lancés: "des pôles publics d'islamologie" sont mis en place dans cinq villes universitaires et 400 étudiants ont reçu une bourse pour préparer "des diplômes universitaires 'Laïcité Société Religions'".

L'exemple de l'Alsace-Moselle

Mais l'ancien locataire de Beauvau souhaite aller plus loin. Il souhaite faire bénéficier à la religion musulmane du Concordat d'Alsace-Moselle, qui permet un financement public du culte catholique. Son idée: créer une "faculté de théologie musulmane à Strasbourg", alors qu'il existe une université "de théologie catholique, une autre protestante" dans la ville.

Un "coup de pouce" à l'Islam, qui serait signe de "pragmatisme." "Le principe de séparation posé par la loi de 1905 ne doit pas être interprété de manière telle qu'il devienne un obstacle à l'organisation d'un culte musulman conforme aux principes républicains.", conclut Jean-Pierre Chevènement. Il évoque enfin d'autres pistes, comme une taxe sur le halal pour remplacer les financements étrangers.

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