SOCIETEVIDEO. Rixe entre migrants à Calais: «Un degré de violence jamais connu»

VIDEO. Rixe entre migrants à Calais: Collomb dénonce «un degré de violence jamais connu»

SOCIETEPlus de vingt migrants ont été blessés, dont quatre touchés par balle qui se trouvent entre la vie et la mort...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

«Une escalade de la violence insupportable pour les Calaisiens et les migrants. » Jeudi soir, le ministre de l’Intérieur s’est rendu à Calais alors que plusieurs rixes entre migrants afghans et africains ont fait une vingtaine de blessés, dont quatre touchés par balle qui se trouvent entre la vie et la mort.

« C’est un degré de violence jamais connu, » a déclaré Gérard Collomb devant la presse au commissariat, déplorant des événements « exceptionnellement graves ». « Je suis venu réaffirmer notre mobilisation face aux passeurs qui nourrissent quotidiennement violences et rixes », a ajouté le ministre, qui a rencontré les forces de l’ordre, les pompiers et des membres de l’Office français de l’immigration et de l’intégration.

Pronostic vital engagé pour quatre migrants

Plusieurs rixes ont éclaté, jeudi après-midi, à divers endroits de Calais, entre des centaines de migrants. Vingt-deux personnes ont été hospitalisées, selon un dernier bilan officiel. Quatre migrants, qui seraient âgés de 16 à 18 ans et de nationalité érythréenne, ont été blessés par balle et leur « pronostic vital était engagé », a déclaré à l’AFP le parquet de Boulogne-sur-Mer.

Les autres souffraient de nombreux traumatismes et blessures diverses provoqués, pour certains, par des armes blanches, selon la préfecture. Deux policiers sont également légèrement blessés.

Au vu du nombre de victimes, « on est revenu à une situation qui ressemble beaucoup à celle de 2015 », année de création de la « Jungle », démantelée en octobre 2016, a-t-on commenté de source judiciaire. Toutefois, « chaque jour ne se ressemble pas en termes de violence », a-t-on ajouté. Des forces de sécurité « complémentaires » avaient été déployées sur place, selon la préfecture.

Affrontement entre 130 migrants

Une première rixe a éclaté vers 15h30 entre une centaine de migrants érythréens et une trentaine d’Afghans, en un lieu proche du centre hospitalier de la ville où avait lieu une distribution de repas, selon la préfecture. Des tirs à l’arme à feu venant d’un ressortissant afghan seraient à l’origine de cet affrontement, indique-t-on, ce qui accréditerait la thèse de la présence de passeurs sur place.

La Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) et la brigade mobile de recherches de la police aux frontières ont été saisies. Aucune interpellation n’avait eu lieu dans la soirée.

Puis vers 16H00, une deuxième rixe s’est déroulée à environ 5 km de là, à Marck-en-Calaisis. « Une centaine de migrants africains armés de bâtons ont voulu s’en prendre à une vingtaine d’Afghans », a rapporté le parquet. La police a protégé les Afghans pris à partie par 150 à 200 Erythréens, selon la préfecture. Puis en fin d’après-midi, de nouvelles violences ont éclaté dans la zone industrielle des dunes à Calais, non loin du site de l’ancienne « Jungle ».

Un conflit sous-jacent

« Le conflit entre Afghans et Africains a toujours été sous-jacent. C’est malheureusement un schéma classique » de voir des affrontements entre eux, a commenté une source préfectorale. Il s’agit du bilan le plus lourd depuis le 1er juillet 2017 lorsque des bagarres inter-ethniques avaient fait 16 blessés, dont un grave. Un an plus tôt, le 26 juin 2016, d’autres rixes avaient fait 40 blessés, dont aucun n’avait été atteint gravement.

La dernière rixe entre migrants ayant débouché sur des blessures par balle remonte au 25 novembre 2017, lors d’un échange de tirs entre deux groupes d’Afghans, possible règlement de comptes entre passeurs. Cinq d’entre eux avaient été blessés. Environ 800 migrants, qui veulent passer en Grande-Bretagne, vivent actuellement à Calais selon les derniers chiffres des associations, entre 550 et 600 selon la préfecture.

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