Arnaque à la billetterie : comment agissent les escrocs

Certaines organisations usent de « robots du Net » pour acheter un grand nombre de billets, qui seront ensuite revendu plus cher ailleurs sur le net.

Certaines organisations malhonnêtes profitent de l'engouement autour de certains concerts ou festivals pour acheter des places en masse et les revendre bien plus cher ailleurs.
Certaines organisations malhonnêtes profitent de l'engouement autour de certains concerts ou festivals pour acheter des places en masse et les revendre bien plus cher ailleurs. AFP/ ALICE CHICHE

    On peut s'étonner que les concerts dans les stades soient complets en quelques minutes. Ce n'est pas seulement parce que des milliers de fans se connectent au moment de la mise en vente officielle sur les billetteries en ligne. C'est aussi parce que les « botnets » entrent en action. Ces « robots du Net », assez sophistiqués pour ne pas être détectés, achètent des billets en masse en même temps que nous... Pour les revendre beaucoup plus cher sur les plates-formes de revente.

    Ces sites qui se présentent comme des distributeurs officiels — et qui le sont d'ailleurs dans les pays où la revente organisée est autorisée — ne disposent généralement d'aucune autorisation de revente en France. Mais ils disposent de gros moyens financiers qui leur permettent, en payant les moteurs de recherche, d'être encore mieux référencés que les producteurs et les salles du spectacle concernés et les billetteries officielles.

    Billets dupliqués

    Ils disposent aussi de machines extrêmement puissantes. Il n'a fallu par exemple que deux robots pour acheter 15 000 billets dans 20 salles sur une tournée américaine de U2 en 2015. L'utilisation de ces robots est interdite aux Etats-Unis depuis 2016. « Mais les escrocs ont toujours un coup d'avance, regrette Etienne Papin, l'avocat du Prodiss, syndicat des patrons du spectacle. Les logiciels utilisés par les « botnets » évoluent beaucoup plus vite que nos pare-feux. »

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    Sur le terrain, il existe également des petits arnaqueurs qui achètent un billet, le dupliquent et le revendent sur Internet, devant la salle de spectacle ou l'entrée du festival, en affirmant que le billet est officiel et unique. Mais il y a aussi des escrocs de haut vol. Ainsi un Américain a gagné 42 millions de dollars en 2013 en utilisant 10 000 adresses IP (NDLR : numéro d'identification d'un ordinateur), 500 cartes bancaires et 12 boîtes postales. Il est en prison aujourd'hui.