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Police-Justice

Affaire Fiona: le procès peut-il être renvoyé à cause d'un apéritif?

Le président de la cour d'assises du Puy-de-Dôme, qui juge pour la troisième fois la mère de Fiona et son compagnon, a pris l'apéritif mercredi soir avec les parties civiles. Un incident qui pourrait mener à un nouveau renvoi du procès pour impartialité.

Ce serait un nouveau rebondissement. Un apéritif pris mercredi soir par le président de la cour d’assises, Etienne Fradin, qui juge Cécile Bourgeon et son compagnon dans l'affaire Fiona, et des avocats de la partie civile, laisse entrevoir la possibilité d'un nouveau renvoi de ce procès en appel. 

Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, la fillette morte en 2013 et prétendument "disparue" le 12 mai 2013 à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), est jugée en appel depuis lundi aux côtés de son ex-compagnon pour coups mortels aggravés sur Fiona.

La sortie du président avec les avocats de la partie civile, c'est-à-dire les avocats du père biologique de Fiona, Nicolas Chafoulais, pourrait donc laisser entendre que le président a un penchant pour l'une des parties engagées dans l'affaire. Selon France 3 régions, cet incident a entraîné vendredi la tenue d'une réunion privée entre les avocats et le magistrat en tout début de journée.

"L'information parue dans la presse est partiellement erronée, j'ai effectivement rencontré mercredi soir des conseils, mais il y avait des conseils de la partie civile et de la défense", a précisé le magistrat, cité par Le Parisien.

Cette version est contredite par les avocats de la défense, qui assurent que l'un d'entre eux est simplement allé vérifier, après avoir eu l'information, que le président était bien attablé avec les parties civiles. 

Cécile Bourgeon absente vendredi 

Maître Gilles-Jean Portejoie, qui défend Cécile Bourgeon, a indiqué au Parisien que la défense allait réfléchir ce week-end aux éventuelles suites juridiques à donner au comportement du président, ce qui pourrait aboutir à un nouveau report du procès en appel.

D'autant que ce vendredi, l'ouverture de la cinquième journée du procès a commencé avec du retard et en l'absence de Cécile Bourgeon. Officiellement, selon ses avocats, celle-ci n'était "pas en état" de se rendre à l'audience. Elle serait en effet, selon ses proches cités dans le quotidien francilien, très fatiguée par les allers-retours depuis la maison d'arrêt de La Talaudière (Loire), à 65 km du Puy, où elle est incarcérée le temps de ce procès.

Jeudi, en début d'après-midi, l'audience avait déjà été suspendue plusieurs minutes, Cécile Bourgeon frôlant le malaise. Mais cela pourrait ne pas être la seule raison de cette absence. L'accusée aurait en effet appris la sortie du président avec les avocats de la partie civile et risquait de faire un esclandre à l'audience. En octobre, une première audience d'appel avait déjà avorté après une vive passe d'armes entre la défense et une avocate de la partie civile.

M.P