En France, les plus riches vivent 13 ans de plus que les plus pauvres
Selon l'Insee, l'espérance de vie des hommes les plus aisés atteint 84,4 ans contre 71,1 ans pour les plus modestes. Chez les femmes, l'écart est de huit ans.
Par Claude Fouquet
Les statistiques servent souvent à venir confirmer une intuition, et surtout lui donner un peu de corps. Celles publiées par l'Insee ce mardi en sont l'illustration. « Plus on est aisé, plus l'espérance de vie est élevée », constate l'Institut.
Plus précisément, 13 années séparent les 5 % d'hommes les plus aisés, qui peuvent espérer vivre jusqu'à 84,4 ans, des plus modestes. Ces derniers risquant en effet de ne pas dépasser les 71,1 ans, selon l'étude publiée ce mardi par l'Insee et qui s'appuie sur des données couvrant les années 2012 à 2016.
Chez les femmes, la situation est un peu plus favorable. Non seulement cet écart s'avère plus faible (8 ans), mais qui plus est, elles vivent en général plus longtemps : « Celles dont le niveau de vie se situe parmi les 70 % les plus aisées ont une espérance de vie plus longue que les hommes parmi les 5 % les plus aisés », précise l'Insee.
Accès aux soins et moindre risques professionnels
Les difficultés financières peuvent limiter l'accès aux soins et donc influer sur l'état de santé, donc l'espérance de vie. De même, qui dit revenu plus élevé dit souvent travail moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, etc.). Les ouvriers sont plus souvent exposés que les cadres.
Enfin, alors que le niveau de revenu est souvent lié au niveau de diplôme, les chiffres montrent que les moins diplômés ont souvent des habitudes moins favorables à la santé. Ils fument souvent plus par exemple. Pour autant, rappelle l'Insee, l'aisance financière ne s'explique « pas seulement par le niveau d'éducation » et au final « avec ou sans diplôme, plus on est aisé, plus l'espérance de vie augmente ».
Augmenter le revenu n'a pas toujours d'effet
La solution pour diminuer ces écarts ne réside cependant pas que dans l'augmentation des revenus. « L'espérance de vie augmente de moins en moins rapidement avec le niveau de vie », note l'Insee. Ainsi, détaillent les statisticiens publics, « aux alentours d'un niveau de vie de 1.000 euros par mois, 100 euros supplémentaires sont associés à 0,9 an en plus d'espérance de vie chez les hommes et 0,7 an chez les femmes ». Autour de 2.000 euros par mois, le gain d'espérance de vie n'est plus respectivement que de 0,3 et 0,2 an. Il atteint seulement 0,2 an et 0,1 an pour 2.500 euros par mois.
Claude Fouquet