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FRANCE

Paris : des parents dénoncent les cantines scolaires peu ragoûtantes du 18e arrondissement

Les photos des repas ont été prises par des parents d'élèves et publiées sur la page Facebook "Les enfants du 18e mangent ça".
Les photos des repas ont été prises par des parents d'élèves et publiées sur la page Facebook "Les enfants du 18e mangent ça".
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Des parents d’élèves du 18e arrondissement de Paris se mobilisent contre les plats servis dans les cantines. Photos à l’appui, ils dénoncent la qualité médiocre des repas proposés et la vétusté de la cuisine centrale où ils sont produits.

Après plusieurs plaintes de la part de leurs enfants, des parents du 18e arrondissement de Paris ont voulu comprendre ce qui était servi dans les cantines scolaires. Sur une page Facebook intitulée "Les enfants du 18 mangent ça", le collectif poste plusieurs fois par semaine des images peu appétissantes des plateaux-repas. Ces parents se sont également rendus dans la cuisine centrale, où la société Sogeres prépare les 14 000 repas servis chaque jour dans les écoles et collèges de l’arrondissement.

Leur petite "enquête" a abouti à la publication d’une pétition en ligne. Le texte au vitriol dénonce le recours aux produits transformés, à des sucres cachés, aux additifs alimentaires, au sel, aux conservateurs et aux colorants et l’inadaptation de l’unité de production des repas.

"Nous dénonçons principalement la qualité des produits servis"

Un nouveau prestataire doit être mandaté par la mairie pour la prochaine année scolaire. Avec son action, le collectif espère peser dans la future décision de la mairie. L’une des parents d’élèves, qui a tenu à s’exprimer au nom du collectif, explique :

Cela faisait un moment que nos enfants nous disaient qu’ils ne mangeaient pas bien à la cantine. Mais nous étions un petit groupe de parents d’élèves à savoir que le prestataire allait changer à la fin de l’année scolaire 2017-2018. Depuis le mois d’octobre, nous nous rendons quasi quotidiennement dans les cantines pour voir ce que mangent les enfants. Nous mettons ensuite des photos des plateaux sur notre page Facebook. Petit à petit, plusieurs parents se sont abonnés et ont fait part également de leur inquiétude.

Nous dénonçons principalement la qualité des produits servis. La mairie explique que le prestataire travaille avec des labels de qualité et s’attache à servir 40 % de repas bio, mais nous remarquons encore la présence de produits douteux. Par exemple, en lisant les fiches techniques de certains aliments (ces fiches sont disponibles dans les cantines et accessibles par tous les parents), nous nous sommes rendus compte qu’il y avait des pilons de poulet contenant des sucres ajoutés ou encore des "allumettes végétales" [des émincés] faites d’amidon, de poudre de blé, de sauce tomate et de maltodextrine (un mélange de différents sucres obtenus par transformation d’amidon de blé ou de maïs). En visitant la cuisine centrale [elle est accessible à tout public] dans laquelle opère le prestataire, nous avons vu qu’elle était vétuste et trop petite.

"Des plats servis deux ou trois jours plus tard"

Les plats sont conditionnés dans du plastique, fermés hermétiquement et réchauffés dans ces contenants-là avant d’être servis, parfois deux ou trois jours plus tard. Pourtant, beaucoup d'études scientifiques tendent à prouver le danger que cela représente pour la santé, car elles peuvent relâcher des éléments nocifs.

Ce qui est étonnant, c’est que le 18e arrondissement est le seul à confier entièrement la restauration scolaire à une société privée. Par ailleurs, certains arrondissements sont déjà passés au bio à 90%, comme le 2e arrondissement.

Chaque arrondissement fait sa tambouille

Des prestataires au statut du personnel, en passant par l’élaboration des menus, à Paris, tout est géré par les 20 "caisses des écoles" d’arrondissements, auxquelles la mairie centrale reverse des subventions. Mais chaque arrondissement a en effet son mode de confection des repas : certains font appel à des prestataires, d'autres sont en "régie directe" (la mairie assure directement la gestion), de la même façon, certains sont en "liaison froide" (les repas sont cuisinés puis réchauffés avant consommation, comme dans le 18e arrondissement) et d’autres en "liaison chaude".

En 2016, l’ancienne adjointe aux affaires scolaires de Paris, Alexandra Cordebard, confirmait déjà les "énormes disparités" entre les arrondissements en matière de restauration.

"Pas de volonté de servir de mauvais repas", jure la mairie du 18e

Contactée par France 24, la mairie du 18e refuse de son côté de parler d’inégalités territoriales, tout en assurant qu’il y a, à Paris, "autant de dispositifs de restauration scolaire que d’arrondissements". "Dans le 18e arrondissement, il n’y a pas de volonté de servir de mauvais repas et nous avons déjà un cahier des charges exigeant. Nous essayons évidemment de monter en gamme et nous sommes d’ailleurs un peu en avance par rapport au plan d’alimentation durable de la Ville de Paris", affirme-t-elle en réponse à la pétition des parents.

En ce qui concerne le bio, la mairie du 18e assure qu’il n’est pas possible d’atteindre tout de suite les 90 % de bio comme dans le 2e arrondissement, beaucoup moins peuplé : "Il y a environ 20 000 habitants dans le 2e, et 14 000 repas à servir rien que dans le 18e, ce sont des situations incomparables". La mairie se félicite néanmoins que des parents s’investissent dans les écoles et les invite à se rendre aux commissions participatives de la caisse des écoles. Elle assure par ailleurs qu’elle prendra en compte le texte d’amendement du cahier des charges proposé par les parents du collectif en vue du changement de prestataire de restauration.

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