Pic de suicides aux Etats-Unis après celui de Robin Williams

La méthode, détaillée par certains médias, aurait inspiré des personnes suicidaires, selon un chercheur.

 ARCHIVE. Robin Williams en juillet 2009.
ARCHIVE. Robin Williams en juillet 2009. REUTERS/Mario Anzuoni

    Une inspiration tragique. La mort de Robin Williams en 2014 aurait entraîné une vague de suicides aux Etats-Unis. Un chercheur américain affirme que le nombre de personnes se donnant volontairement la mort a connu un pic de 10 % dans les cinq mois suivant le décès de l'acteur. Le 11 août 2014, à 63 ans, le comédien s'était pendu avec une ceinture dans sa maison californienne de Paradise Cay. Robin Williams souffrait d'une dépression due, selon son entourage, à son état de santé qui se dégradait.

    Entre août et décembre 2014, il y a eu aux Etats-Unis 18 690 suicides, alors que le nombre attendu pour cette période, en la comparant à chaque année entre janvier 1999 et décembre 2015, aurait dû être de 16 849 cas. Soit 1 841 suicides de « trop ». Si les suicides réels par empoisonnement, par arme à feu, ou à la suite d'une chute étaient plus élevés de 3 % que les suicides prévus, ceux par asphyxie ont grimpé de 32 % par rapport aux prévisions.

    Selon le docteur David Fink de l'université de Columbia, l'un des auteurs de l'étude publiée dans la revue Plos One, c'est la première fois que le lien de cause à effet après la mort d'une célébrité est mathématiquement démontré. Selon lui, c'est le zèle des médias à donner des détails très précis sur la manière dont Robin Williams a mis fin à ses jours qui auraient pu conduire à ce surplus de suicides. « En prenant exemple sur une personne emblématique, ils ont été en mesure de commettre un acte qu'ils n'auraient sans doute pas commis autrement », a expliqué le chercheur à la BBC. « C'est là que la presse a eu une influence. Plus les gens entendent et apprennent des détails spécifiques sur un suicide, et plus ils peuvent, potentiellement, s'y rapporter ». Un triste phénomène de mode, jusque dans la mort.