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Tabac : les cigarettiers accusés de tricher sur la teneur en goudron et nicotine

Le Comité national contre le tabagisme a déposé une plainte début février contre quatre cigarettiers pour « mise en danger délibérée de la personne d’autrui ».

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Publié le 09 février 2018 à 06h38, modifié le 10 février 2018 à 08h37

Temps de Lecture 5 min.

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Faudra-t-il parler de « tobaccogate », comme il y eut un « dieselgate » ? La plainte pénale déposée début février devant le procureur de la République par le Comité national contre le tabagisme (CNCT), accusant les filiales françaises de quatre cigarettiers (British American Tobacco, Philip Morris, Japan Tobacco et Imperial Brand) de « mise en danger délibérée de la personne d’autrui », ne peut en tout cas qu’évoquer le scandale récent des moteurs diesel truqués – pourvus de logiciels abaissant artificiellement les émissions polluantes pendant les tests réglementaires.

S’agissant du tabac, il ne s’agit pas de logiciels truqueurs et d’oxydes d’azote, mais de micro-perforations des filtres, de goudron et de nicotine. Le résultat est le même : les taux officiels de ces substances, affichés ou mesurés par le régulateur, sont largement inférieurs à la réalité. Selon la plainte du CNCT, que Le Monde a pu consulter, « la teneur réelle en goudron et nicotine serait, selon les sources, entre deux et dix fois supérieure [à celle indiquée] pour le goudron et cinq fois supérieure pour la nicotine » — des chiffres qui proviennent de la littérature scientifique ou des fabricants de cigarette eux-mêmes.

Pour comprendre, il faut savoir que les filtres de la quasi-totalité des cigarettes actuellement sur le marché sont percés de nombreux micro-orifices imperceptibles à l’œil nu, qui « ventilent » la fumée inhalée. Ce dispositif induit une « dilution » de la fumée transitant par le filtre, mais cette dilution intervient principalement lorsque la fumée est extraite au moyen d’une machine à fumer réglementaire, utilisée pour mesurer les taux de goudron, de nicotine ou encore de monoxyde de carbone dans les produits de combustion du tabac. Au contraire, lors du fumage de la cigarette par un humain, et non par la machine réglementaire, l’emprise des lèvres et des doigts sur le filtre obture la plus grande part des micro-perforations. La ventilation de la fumée aspirée n’intervient plus – ou beaucoup moins. Les niveaux réels de goudron et de nicotine qui pénètrent dans les poumons du fumeur sont ainsi bien supérieurs.

Petits arrangements

La plainte du CNCT insiste sur le caractère trompeur du dispositif, d’abord pour le consommateur de cigarettes. « Les fumeurs qui pensent fumer un paquet par jour en fument en fait l’équivalent de deux à dix », assure l’association. De fait, le goudron étant un cancérogène avéré, le risque de contracter un cancer augmente avec la dose à laquelle le fumeur est exposé.

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