Parti socialiste : les femmes veulent investir le congrès

Plusieurs initiatives proposent de renforcer la parité au sein du parti.

Sénatrice de l'Oise et ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol a signé une tribune dénonçant une «culture machiste» au PS.
Sénatrice de l'Oise et ancienne ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol a signé une tribune dénonçant une «culture machiste» au PS. LP/F. DUGIT

    Le prochain congrès du PS se conjuguera uniquement au masculin. Quatre candidats (Carvounas, Faure, Le Foll, Maurel) et la peur, chez certaines socialistes, que le combat féministe ne soit porté que du bout des lèvres. Du coup, elles multiplient les déclarations pour rappeler que cette lutte a vocation à demeurer partie intégrante de l'ADN du PS.

    « On veut secouer l'organisation, il faut que le poids des femmes dans le parti augmente », assène Emma Antropoli, militante en Seine-Saint-Denis, à l'initiative d'un texte publié mardi. Objectif : « Interpeller les candidats, leur montrer nos propositions et leur demander de se positionner. »

    Signée par plus d'une centaine d'élus (nationaux, régionaux, locaux) et de militants, cette contribution au congrès d'Aubervilliers (7 et 8 avril) propose notamment une « répartition paritaire des postes décisionnaires » au sein d'une direction socialiste où la parité serait seulement de façade. Le texte déroule aussi des mesures politiques (comme imposer l'égalité salariale hommes-femmes par la loi, comme en Islande), en espérant que les aspirants premiers secrétaires en reprennent un grand nombre. « A la direction du parti, dans les fédérations, il faut continuer à pousser [pour l'égalité femmes-hommes] », abonde Ericka Bareigts, députée PS et ex-ministre, signataire du texte.

    «Culture machiste feutrée»

    Quelques jours auparavant, c'est une autre tribune d'élues qui était publiée, reprenant des revendications similaires. « Finissons-en avec cette culture machiste feutrée ! » s'alarmaient responsables fédérales, ex-députées, secrétaires nationales et anciennes ministres, dont Laurence Rossignol (Droit des femmes). « Trop longtemps, on a fait semblant d'appliquer la parité sans jamais en respecter l'esprit », martelaient-elles.

    Mercredi, Delphine Batho, députée des Deux-Sèvres, en a remis une couche, tonnant elle aussi contre le casting 100% masculin du congrès (elle n'a pas pu se présenter faute de soutiens). « S'ils incarnaient le féminisme, l'écologie, une certaine modernité, un changement radical de l'appareil Parti socialiste... quel aurait été le besoin que moi je me déclare candidate? » a-t-elle répété. Et d'affirmer qu'elle ne voterait pour aucun des quatre candidats en lice.

    Alors que le parti doit entamer sa révolution pour tenter de renaître de ses cendres, les hommes du PS ne pourront pass faire l'impasse sur la question féministe.