Un universitaire canado-iranien meurt en détention à Téhéran
Un gardien assure la sécurité à l'intérieur de la prison Evin de Téhéran, en Iran.
Photo : Reuters / Morteza Nikoubazl
Prenez note que cet article publié en 2018 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le défenseur de la nature canado-iranien Kavous Seyed Emami est mort à la prison d'Evin, à Téhéran, moins de trois semaines après avoir été appréhendé par les autorités iraniennes, qui le soupçonnaient d'espionnage.
Son fils, le musicien Raam Emami, l'a annoncé samedi sur son compte Twitter.
Un porte-parole de la ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a indiqué que les autorités sont en train de vérifier l’information selon laquelle Kavous Seyed Emami avait la double citoyenneté.
Kavous Seyed Emami était directeur de la Fondation pour la faune persane, qui oeuvre à la protection des espèces menacées en Iran, ainsi que professeur de sociologie formé aux États-Unis.
Selon son fils, il avait été arrêté le 24 janvier dernier et sa mère a été informée de son décès vendredi.
Les autorités iraniennes lui ont dit qu'il s'était suicidé, a-t-il ajouté sur son compte Instagram.
La nouvelle de la mort de mon père est impossible à comprendre. Je ne peux toujours pas le croire.
La famille de Kavous Seyed Emami réclame une autopsie indépendante, rapporte le New York Times.
Autres arrestations
Selon l'agence de presse Mizan, le procureur de Téhéran, Abbas Jafari-Dolatabadi, a annoncé samedi que plusieurs personnes avaient été arrêtées, car elles étaient soupçonnées d'espionnage.
« Ils rassemblaient des informations classifiées dans des lieux stratégiques [...] sous couvert de projets scientifiques et environnementaux », a-t-il dit sans plus de précisions.
Ni l'arrestation ni le décès de Kavous Seyed Emami n'ont été annoncés officiellement.
M. Seyed Emami a reçu un doctorat en sociologie de l’Université de l’Oregon en 1991, d'après l’établissement.
L'affaire Kazemi
La photojournaliste Zahra Kazemi a été tuée en 2003 alors qu'elle était en détention à Téhéran.
Photo : La Presse canadienne
Ce drame n’est pas sans rappeler celui de Zahra Kazemi, une photojournaliste canadienne, qui a été tuée en 2003 alors qu'elle était en détention à Téhéran après avoir été arrêtée pour avoir pris des photos près d'une prison.
La mort de Zahra Kazemi a jeté un froid dans les relations entre le Canada et l’Iran.
Actuellement, le Canada n'a pas d’ambassade en Iran et les relations diplomatiques entre les deux pays sont inexistantes.
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Avec les informations de Reuters et New York Times