Affaire Balotelli : SOS Racisme déplore l’attitude du Dijon FCO et de son entraîneur

L’attaquant italien de Nice se plaint d’avoir été la cible d’insultes racistes samedi lors de Dijon-Nice.

 Mario Balotelli explique à Nicolas Rainville, l’arbitre de Dijon-Nice, avoir été la cible de cris racistes venus des tribunes samedi soir à Dijon.
Mario Balotelli explique à Nicolas Rainville, l’arbitre de Dijon-Nice, avoir été la cible de cris racistes venus des tribunes samedi soir à Dijon. AFP PHOTO/PHILIPPE DESMAZES

    Les insultes et cris racistes ne connaissent pas de frontières. Un mois après Blaise Matuidi, victime de supporteurs de Cagliari lors d'un match de Serie A italienne, l'attaquant de l'OGC Nice, Mario Balotelli, s'est plaint samedi soir du comportement de certains supporters de Dijon à son encontre. L'Italien aurait été pris pour cible au cours du match de la 25e journée de Ligue 1 qui a vu la victoire de Dijon sur Nice (3-2).

    «Stock», le mot qui choque

    Après avoir semble-t-il réagi à ces cris racistes, Balotelli a ensuite reçu un carton jaune. Ce dimanche, SOS Racisme dénonce les propos tenus à l'issue du match par Olivier Dall'Oglio, l'entraîneur du DFCO. «M. Dall'Oglio a d'emblée tenu à minimiser les actes de ses supporters en parlant de la responsabilité de deux ou trois individus seulement alors que rien à ce stade ne permet de savoir qui sont les éventuels auteurs de ces cris racistes, expose Hermann Ebongué, secrétaire général de SOS Racisme. Ensuite, pour défendre la probité de ses supporters, il a mis en avant le «stock» de joueurs de couleur évoluant à Dijon. L'emploi de ce mot «stock» est tout simplement ignoble. Comme s'il s'agissait de simples marchandises… ».

    SOS Racisme reproche à la LFP son immobilisme

    Au-delà de la personne d'Olivier Dall'Oglio, SOS Racisme critique aussi la réaction du club de Dijon, ou plutôt l'absence de réaction. «Pas un mot des dirigeants, pas un communiqué sur le site internet du club, observe Hermann Ebongué. Le fait qu'aucune image ne vienne confirmer l'existence des cris racistes dont s'est plaint Mario Balotelli devrait déclencher l'ouverture d'une enquête. Ou le lancement d'un appel à témoins, comme le font les clubs anglais dans de pareilles situations».

    Enfin, dernier niveau de responsabilité selon l'association antiraciste, la Ligue de football professionnel ne mène selon elle aucun travail réel de prévention des actes racistes dans les stades de Ligue 1 et Ligue 2. «À chaque fois, on s'émeut, on déplore, on dénonce après-coup, mais rien n'est fait en amont», appuie Hermann Ebongué.