L'effigie d'un juge du TPIY brûlée lors d'un carnaval en Bosnie

Le nom du juge maltais n'a jamais été prononcé, mais l'effigie ressemblait fortement au juge du TPIY.
Le nom du juge maltais n'a jamais été prononcé, mais l'effigie ressemblait fortement au juge du TPIY. © ELVIS BARUKCIC / AFP
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avec AFP
Une statue géante du dernier président du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie a été brûlée mardi lors d'un carnaval en Bosnie.

Une effigie géante du juge maltais Carmel Agius, qui a condamné en novembre pour crimes de guerre six Croates de Bosnie devant le TPIY, a été brûlée mardi soir lors d'un carnaval dans le sud de la Bosnie.

Jugé pour tous les maux de l'année écoulée. Après être passé par plusieurs localités des alentours de Capljina, le cortège avec la figure représentant le juge Carmel Agius, haute d'environ quatre mètres et transportée sur une remorque, s'est arrêté dans le village de Trebizat, a rapporté un photographe de l'AFP. Là, dans une salle municipale, il a été jugé pour tous les maux de l'année écoulée de cette municipalité de 26.000 habitants, entre autre pour la sécheresse et les incendies qui l'ont ravagée l'été dernier, et condamné à être brûlé. Le nom du juge maltais n'a jamais été prononcé, mais l'effigie ressemblait fortement au juge du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie qui a fermé ses portes fin 2017.

"Le Tribunal criminel de la Haye". Un message pouvait être lu sur le devant d'une tribune devant lui : "Haski kriminale tribunale", à savoir "le Tribunal criminel de la Haye". La statue géante a ensuite été poussée sur une petite colline dominant le village où elle a été brûlée devant quelque 200 personnes. Carmel Agius, dernier président du TPIY, a présidé le panel des juges qui a condamné, le 29 novembre en appel, six ex-responsables croates de Bosnie à des peines de 10 à 25 ans de prison, pour crimes de guerre pendant le conflit intercommunataire bosnien (1992-1995). Parmi eux le général Slobodan Praljak, lui même de Capljina, qui s'est suicidé en pleine audience en avalant du poison.

Selon la presse locale, une autre effigie du juge Agius a été brûlée à un autre carnaval à Livno, dans le sud-ouest du pays. Le verdict et le suicide de Praljak avaient provoqué la colère des responsables politiques croates en Croatie et en Bosnie. Des milliers de personnes ont rendu hommage à Slobodan Praljak dans les deux pays.