Attentats du 13 Novembre : Jawad Bendaoud relaxé, le parquet fait appel

Le « logeur de Daech » sera libéré dès ce mercredi soir. Le parquet a annoncé qu’il faisait appel.

 Jawad Bendaoud, au moment de son arrestation, à Saint-Denis, le 18 novembre 2015.
Jawad Bendaoud, au moment de son arrestation, à Saint-Denis, le 18 novembre 2015. AFP PHOTO/BFMTV

    Le tribunal correctionnel de Paris a décidé la relaxe pour Jawad Bendaoud, le logeur de deux djihadistes des attentats du 13 novembre 2015, qui avait toujours clamé son innocence. A l'annonce du jugement, rendu mercredi après-midi, l'homme de 31 ans a levé les bras, tapé sur l'épaule de gendarmes et embrassé son avocat.

    « Il n'est pas prouvé que Jawad Bendaoud a fourni un hébergement à des terroristes […] afin de les soustraire aux recherches », a déclaré la présidente Isabelle Prévost-Desprez. « Nous sommes extrêmement émus d'entendre le tribunal nous dire que Jawad est innocent », a réagi Me Xavier Nogueras, l'un de ses avocats. Son client sera libéré dans la soirée, a annoncé à des journalistes une source judiciaire. Le parquet a toutefois précisé qu'il faisait appel de la relaxe.

    Ses deux co-prévenus sont pour leur part condamnés à des peines de prison ferme. Mohamed Soumah est condamné à cinq ans de prison, avec maintien en détention, pour « recel de malfaiteurs terroristes », une peine supérieure aux réquisitions.

    Youssef Aït Boulahcen est condamné à quatre ans de prison, dont un avec sursis, sans mandat de dépôt, pour « non-dénonciation de crime terroriste ». La présidente a évoqué sa « radicalisation certaine ».

    Il encourait six ans

    Jawad Bendaoud, parfois surnommé « le logeur de Daech », était jugé pour « recel de malfaiteurs terroristes ». Ce délinquant multirécidiviste encourait six ans de prison pour avoir mis à disposition d'Abdelhamid Abaaoud, l'un des cerveaux présumés des attentats, et de son complice, Chakib Akrouh, un squat où ils s'étaient repliés à Saint-Denis.

    Le procureur avait requis quatre ans de prison à l'encontre de Jawad Bendaoud et Mohamed Soumah, cinq ans avec mandat de dépôt contre Youssef Aït Boulahcen, cousin d'Abdelhamid Abaaoud et frère d'Hasna Aït Boulahcen, qui est morte aux côtés des djihadistes dans l'assaut du Raid.

    Ce jugement conclut le premier procès en lien avec les attaques qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, le 13 novembre 2015. Un procès retentissant avec quelque 700 parties civiles, plus de 100 avocats (mais seulement six pour la défense), des rires déclenchés par les propos décalés de Jawad Bendaoud mais aussi les larmes des victimes des attentats.