Corruption : demande de levée d'immunité du député-maire UMP de Cannes

La levée de l'immunité parlementaire du député-maire UMP de la ville Bernard Brochand a été demandée par un juge d'instruction.
La levée de l'immunité parlementaire du député-maire UMP de la ville Bernard Brochand a été demandée par un juge d'instruction.
(LP/Frédéric Dugit.)

    Le juge d'instruction chargé des affaires de corruption présumée mettant en cause plusieurs responsables de la mairie de Cannes (Alpes-Maritimes) a demandé la levée de l'immunité parlementaire du député-maire UMP de la ville Bernard Brochand.

    «Cette demande de levée d'immunité, déposée cette semaine auprès du parquet de Grasse, est en cours d'instruction» après avoir été transmise au parquet général d'Aix-en-Provence, a confirmé le procureur de la République de Grasse, Georges Gutierrez.

    Charge désormais au parquet général de la transmettre à la Chancellerie qui l'adresse alors au président de l'Assemblée nationale. C'est le bureau de l'Assemblée qui doit trancher in fine.

    Si la demande était acceptée, Bernard Brochand pourrait alors être entendu sous différents régimes possibles (par exemple garde à vue ou mise en examen) par le juge d'instruction de Grasse Jean-Pierre Murciano.

    Six personnes ont jusque-là été mises en examen par le juge Murciano dans l'entourage du maire de Cannes pour «corruption passive et active», «prise illégale d'intérêts» ou encore «soustraction de fonds publics». La Ville s'est constituée partie civile dans ce dossier.

    Les enquêteurs et le juge cherchent à savoir si les fonds récoltés par «l'association des Amis de Cannes» ont pu servir à financer des événements liés à des campagnes électorales en 2012.

    Bernard Brochand ne brigue pas sa propre succession à l'hôtel de ville. Néanmoins, il est présent sur la liste menée par son dauphin, le 1er adjoint UMP David Lisnard (filloniste), car Bernard Brochand souhaite présider une nouvelle communauté d'agglomération de cinq communes créée le 1er janvier.

    Parmi les cinq listes en lice aux municipales, on trouve aussi celle d'un autre UMP, Philippe Tabarot (copéiste), le frère de Michèle Tabarot qui est la députée-maire de la commune voisine du Cannet et une proche de Jean-François Copé.

    L'UMP n'a donné l'investiture à aucun des deux candidats.