Innovation : la Société Générale va utiliser la reconnaissance faciale

D’ici peu, la banque permettra d’ouvrir un compte en en ligne grâce à un selfie et un entretien en visioconférence. Explications.

 Comme les autres réseaux bancaires, la Société Générale ne mise plus trop sur les agences, et développe des solutions  digitales. (Illustration)
Comme les autres réseaux bancaires, la Société Générale ne mise plus trop sur les agences, et développe des solutions digitales. (Illustration) LP/Olivier BOITET

    Une première. Selon la Société générale, aucune autre banque française n'avait réussi jusqu'ici cette performance : ouvrir un compte courant sur Internet grâce… à la reconnaissance faciale.

    D'ici deux à trois semaines, un nouveau système de vérification d'identité arrivera sur le site et l'application de la Société générale. Les futurs clients souhaitant ouvrir un compte en ligne, sans mettre un pied dans une agence, devront transmettre des copies de deux pièces d'identité et se prendre en photo, faire un « selfie ». Un logiciel de reconnaissance faciale comparera alors tous ces documents (voir infographie). Quelques minutes plus tard, une deuxième vérification de l'identité du futur client est réalisée, toujours à l'aide de la reconnaissance faciale. Mais cette fois-ci lors d'un appel en visioconférence avec un conseiller bancaire. Ces deux étapes permettront de valider l'ouverture du compte.

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    « C'est la même technologie que celle utilisée pour le passage aux frontières », précise le Mehdi Elhaoussine, de la société Idemia, le groupe qui a développé le logiciel. Et de préciser : « c'est la première fois qu'un tel service est autorisé par la CNIL ». Une autorisation obtenue grâce à la promesse de ne pas stocker les données biométriques des futurs clients.

    La double vérification est obligatoire

    Une prouesse technologique. Mais y a-t-il un intérêt pour les clients ? De nombreux établissements proposent déjà l'ouverture de compte en ligne, en quelques minutes, sans avoir besoin de franchir la porte d'une agence. Rien de nouveau, a priori, donc. A un détail près. « Pour ouvrir un compte à distance, il faut… déjà avoir un compte dans une autre banque », explique Bertrand Cozzarolo, directeur adjoint de la Société générale. En effet, lors de l'ouverture d'un compte en ligne, les établissements financiers réclament quasi systématiquement un premier virement depuis un autre compte.

    Pourquoi ? Parce que la loi oblige les banques à vérifier, par au moins deux moyens différents, l'identité de leur futur client. Or, effectuer un premier versement, cela signifie avoir ouvert un compte ailleurs. Donc que votre identité a déjà été vérifiée… par un autre établissement. « Sur notre site, la moitié des gens ne pouvaient pas aller au bout de leur démarche », souligne Bertrand Cozzarolo. Parmi elles, un public cher aux banques : les jeunes vierges de toute relation bancaire.

    Ils allaient donc voir ailleurs ou passaient en agence. Problème, tous les réseaux bancaires ne misent plus trop sur les agences, ils sont en train de réduire la voilure. Société générale a déjà supprimé 200 agences ces deux dernières années et prévoit d'en fermer encore 300 d'ici à 2020. Alors qu'environ 10 % de ses ouvertures de compte sont aujourd'hui initiées en ligne, Société générale ambitionne de passer à 30 % d'ici à 2020.

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