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JO d’hiver 2018 : le patineur gay Adam Rippon en guerre ouverte avec la Maison Blanche

L’Américain, qui disputait le programme court cette nuit, s’en est ouvertement pris au vice-président Mike Pence. Et il refuse de se rendre à Washington après les Jeux.

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Publié le 15 février 2018 à 18h11, modifié le 16 février 2018 à 07h08

Temps de Lecture 3 min.

Le patineur américain Adam Rippon lors du programme court, à la patinoire olympique de  Gangneung, le 16 février.

Lorsque Adam Rippon est entré sur la patinoire olympique de Pyeongchang pour le programme libre messieurs, lundi 12 février, les Etats-Unis étaient à la lutte pour la médaille de bronze de l’épreuve par équipes avec l’Italie. Sa troisième place à 172,9 points a permis à son pays de s’assurer la breloque. Une fois son programme terminé, Rippon est resté un peu plus longtemps que prévu sur la glace, saluant la foule qui l’acclamait, un immense sourire sur le visage.

Ce sont les premiers Jeux olympiques (JO) de ce patineur américain de 28 ans, star dans son pays par ses performances, son charisme et peut-être le fait qu’il avait hésité à danser sur sa propre version d’une chanson de Rihanna pour son prochain concours. Il aura finalement opté pour un choix plus sobre, obtenant un score de 87,95 au programme court qui le qualifie pour le programme libre, le 17 février.

« Ne laissez pas des “fake news” vous distraire »

Son entrée en lice réussie a été précédée d’une longue polémique à forte teneur politique impliquant le vice-président américain, Mike Pence. Choisi comme chef de la délégation américaine pour ces JO, M. Pence était présent à la cérémonie d’ouverture. Un choix avec lequel Adam Rippon, en tant qu’athlète gay et défenseur de la communauté LGBT, n’était pas du tout d’accord, ce qu’il a fait savoir. Interrogé par USA Today en début d’année, Rippon avait fait part de son incompréhension, compte tenu des propos hostiles aux homosexuels tenus par M. Pence. Lorsqu’il était gouverneur de l’Indiana en 2015, ce dernier, fervent catholique, avait essayé de faire passer une loi qui aurait potentiellement autorisé des discriminations contre les homosexuels.

Le patineur l’a aussi accusé d’avoir défendu, lors d’une campagne en 2000, le financement public des méthodes thérapeutiques visant à soigner les gays de leur homosexualité. Les services du vice-président ont démenti cette assertion, tout en cherchant à calmer le jeu. A son arrivée en Corée du Sud, M. Pence s’est adressé au patineur publiquement, via son compte Twitter :

« @Adaripp Je veux que vous sachiez que nous sommes AVEC VOUS. Ne laissez pas des “fake news” vous distraire. Je suis fier de vous et de TOUS LES GRANDS athlètes et mon seul souhait pour vous et de toute la #TeamUSA est de ramener l’or à la maison. Allez les chercher ! »

Le vice-président américain Mike Pence, chef de la délégation américaine pour ces JO, à la patinoire olympique de Gangneung, le 10 février.

Le tweet du vice-président américain a été publié quelques heures après que USA Today a assuré, en citant des sources anonymes, que le patineur avait refusé de le rencontrer en janvier. Ce que la vice-présidence a également démenti.

Cette polémique rappelle que, même dans une période où chaque pays est censé être uni derrière ses champions, les divisions politiques américaines se résorbent difficilement.

« Pas mes valeurs »

Pour chaque question sur ses performances sportives, Adam Rippon a aussi droit à une question sur Mike Pence. S’il ne les évite pas, il répète qu’il ne veut pas que cette histoire occulte celle, plus importante à ses yeux, des patineurs et des patineuses américains. « Je maintiens ce que j’ai dit, mais je crois que l’heure est aux compétitions olympiques », a-t-il dit lors d’une conférence de presse.

« Ça a attiré beaucoup d’attention sur mes coéquipiers, et je ne veux pas les distraire. Je ne veux pas que mon expérience olympique se résume à Mike Pence. »

Adam Rippon est le premier patineur ouvertement gay à représenter les Etats-Unis à des JO, mais il se définit avant tout « comme un olympien, pas un olympien gay ». « Et maintenant, je suis un médaillé olympique qui se trouve être gay. L’un n’a aucun rapport avec l’autre. Ce qui aide, c’est d’avoir des sourcils canons », a-t-il dit.

Le patineur compte bien ajouter une médaille individuelle à son palmarès. Mais quoi qu’il arrive, il ne compte pas se rendre à la traditionnelle réception organisée à la Maison Blanche pour les sélectionnés olympiques, car il ne « pense pas que l’administration actuelle représente les valeurs que l’on m’a enseignées quand j’ai grandi ».

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