Au Brésil, des mesures d'urgence contre l'afflux de Vénézuéliens
Le président Michel Temer a annoncé la mise en place d'une commission fédérale et d'assistance d'urgence, en raison de la crise migratoire dans la région de Roraima, dans le nord du pays.
« Quarante mille Vénézuéliens vivent actuellement dans des lieux d'hébergement à Boa Vista à la recherche de meilleures conditions de vie en raison de la crise économique de leur pays d'origine. » Le constat est sans appel pour le gouvernement brésilien : c'est une véritable crise qui touche la région de Roraima, dans le nord du pays. Les Vénézuéliens qui se sont installés dans la capitale de cet Etat représentent 10 % de la population de la ville.
La région étant en « situation de vulnérabilité », selon l'administration, le président brésilien Michel Temer a lancé une série de mesures, notamment la création d'une commission fédérale d'assistance d'urgence pour l'accueil de ces personnes ayant fui la crise politique et humanitaire au Venezuela. Les mesures prévues visent à améliorer la protection sociale, la santé et la sécurité publique dans les municipalités brésiliennes submergées par ces arrivées massives.
« Etat d'urgence sociale »
Peu avant l'annonce de ces mesures, le gouvernement a annoncé un « état d'urgence sociale » dans l'Etat de Roraima. Celui-ci donne au gouvernement une plus grande marge de manoeuvre « pour allouer des fonds à des travaux d'infrastructures et mettre en place des actions humanitaires dans la région », précise le texte. Ainsi, les effectifs militaires seront doublés.
« Tous les recours nécessaires seront utilisés pour régler la question des Vénézuéliens d'un point de vue humanitaire, mais aussi le problème de l'Etat de Roraima », avait indiqué lundi le président Temer, après avoir interrompu ses congés - en pleine période de carnaval - pour se rendre sur place et rencontrer des autorités politiques de la région.
La semaine dernière, au moins cinq Vénézuéliens, dont une petite fille de 4 ans, ont été blessés dans deux incendies d'origine criminelle contre des habitations où sont hébergées des familles de migrants. En mai 2017, le Brésil avait déjà décrété l'état d'urgence sociale. C'était dans la ville de Manaus au coeur de l'Amazonie, déjà en raison de l'afflux de migrants venus du Venezuela.
Jean-Philippe Louis