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Brésil

Brésil: l'armée prend le contrôle de Rio pour enrayer la délinquance

Au Brésil, la sécurité de Rio de Janeiro va passer entre les mains de l'armée. Une décision prise par décret, par le président Temer, suite à l'augmentation spectaculaire de la criminalité ces derniers mois, surtout durant le carnaval. Une décision polémique mais Michel Temer a affirmé que « le crime organisé avait quasiment pris le contrôle de Rio », des mesure exceptionnelles donc, inédite même, car toutes les forces de police seront sous l'autorité de l'armée.

L'armée brésilienne lors d'une opération dans une favela de Rio le 18 janvier 2018.
L'armée brésilienne lors d'une opération dans une favela de Rio le 18 janvier 2018. REUTERS/Ricardo Moraes
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Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardonna

L'armée va prendre le contrôle de l'ensemble des forces de police. La mesure présidentielle doit encore être validée par le Parlement, mais un général a déjà été nommé pour assurer la sécurité de l'Etat. C'est ce militaire qui avait assuré le maintien de l'ordre dans la ville durant les Jeux olympiques de 2016.

Ce général va remplacer un civil : le secrétaire à la Sécurité publique a été suspendu de ses fonctions. Le maire, en déplacement à l'étranger a salué, cette mesure inédite.

L'insécurité et la délinquance explosent

L'insécurité dans la ville de Rio est devenue problématique ces derniers mois. Les vols, agressions et braquages sont monnaies courantes. Leur nombre a explosé durant le carnaval.

C'est la première fois depuis l'adoption de la Constitution en 1988 qu'une telle intervention de l'Etat fédéral est décidée, avec l'armée activée pour prendre la main sur une institution civile de sécurité.

Les militaires pourrait rester en charge de la sécurité de Rio jusqu'à la fin de l'année, afin, selon le président Temer, d'éradiquer la criminalité, qu'il compare à un cancer sur le point de contaminer tout le pays.

Une ville au bord de la faillite

L'Etat de Rio est au bord de la faillite et les coffres publics sont vides. Les salaires des fonctionnaires, notamment des policiers, sont versés avec des mois de retard.

Des hélicoptères dans le ciel, des jeeps et des blindés légers qui patrouillent, les habitants de Rio y sont presque habitués. Ces dernières années, l’armée a été mobilisée pour de nombreux événements ou opérations mais jamais un militaire n’avait été en charge de l’ensemble des forces de police.

« Les bandits s’attaquent à tout maintenant. Aux passants, mais ils braquent aussi des banques, ils vous attaquent au marché ou au restaurant », explique Cris, 39 ans, qui tient une boutique dans le centre de la ville.

Des habitants partagés

Pour Raul, un étudiant de 23 ans, l’arrivée de l’armée rappelle l’époque de la dictature, à la tête du pays de 1964 à 1985. « Je pense que c’est le résultat d’une très mauvaise gestion, qui a permis d’en arriver à cette situation. Mais c’est aussi une démonstration très claire que le pays n’a pas réussi à surmonter son passé militaire. Mettre l’armée, dans la population, ce ne sera jamais la bonne solution », déplore le jeune homme.

Ces dernières années, le gouvernement brésilien a fait appel à l’armée pour le maintien de l’ordre, à de très nombreuses reprises, dans tout le pays.

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