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SNCF : les surprises du rapport Spinetta sur les prix des billets de train

Des ajustements sur la politique tarifaire des TGV pourraient rapporter 200 millions d'euros de recettes supplémentaires, selon les calculs de l'ancien patron d'Air France-KLM.

Par Lionel Steinmann

Publié le 16 févr. 2018 à 16:58

Le rapport Spinetta sur la refondation du ferroviaire, remis jeudi au Premier ministre, a suscité de nombreux commentaires à propos de ses préconisations sur l'avenir des petites lignes ou du statut des cheminots. Mais ses recommandations sur le prix des billets, passées inaperçues, pourraient ne pas être toutes du goût des clients.

Ancien PDG d'Air France-KLM, Jean-Cyril Spinetta a disséqué la politique tarifaire de la SNCF et son « yield management » avec un oeil d'expert. Et il en a conclu que « des marges d'amélioration des recettes semblent possibles ».

Augmenter le taux de remplissage

L'auteur regrette qu'à l'exception des abonnés en carte week-end, « les mêmes tarifs s'appliquent aussi bien à la clientèle affaires qu'à la clientèle loisirs ». Selon lui, une politique de prix différenciée permettrait d'augmenter le taux de remplissage des trains. « Il suffirait d'introduire des tarifs en aller-retour avec une condition de séjour sur place dissuasive pour les clients affaires pour pouvoir offrir des tarifs attractifs à la clientèle loisirs », estime Jean-Cyril Spinetta.

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A l'inverse, le dirigeant estime que l'homologation par l'Etat d'un prix maximum du billet de seconde classe est un anachronisme, qui pèse probablement sur la rentabilité des lignes. Il faudrait s'en affranchir au moins sur la ligne Paris-Lyon-Marseille, la plus fréquentée, note-t-il. Cela reviendrait, de fait, à augmenter les prix en période de pointe. « L'ensemble de ces évolutions permettrait sans doute une augmentation des recettes de 200 millions d'euros », a calculé le rapporteur.

Hausses de prix pour Ouigo

S'il salue, par ailleurs, le « succès commercial » des TGV low cost Ouigo, avec 7,6 millions de voyageurs transportés l'an dernier, un chiffre que la SNCF veut multiplier par trois d'ici à 2020, Jean-Cyril Spinetta relève toutefois que les coûts de l'offre demeurent supérieurs aux revenus.

« Cette non-rentabilité est sans doute acceptable s'agissant du lancement d'une nouvelle offre commerciale avec des tarifs d'appel très agressifs [les billets sont à partir de 10 euros par personne, 5 euros pour les enfants, NDLR], mais il est évident que ces tarifs devront être progressivement réajustés », avance-t-il. Les clients de Ouigo peuvent donc s'attendre à des hausses de prix à moyen terme.

Restent enfin les tarifs sociaux : handicapés, familles nombreuses, congés annuels, etc. « Le coût pour la SNCF de ces réductions, de l'ordre de plusieurs dizaines de millions d'euros, est en principe assumé par l'Etat, qui ne compense pourtant plus la SNCF depuis quelques années », relève le rapport. L'ouverture à la concurrence « devrait être l'occasion de toiletter l'ensemble de ces dispositifs », et « en cas de maintien », ces rabais devraient être imposés à l'ensemble des opérateurs, avec une réelle compensation de l'Etat.

Vidéo - Les 6 propositions choc du rapport Spinetta pour sauver la SNCF

Lionel Steinmann

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