Pédophilie : un scientifique britannique condamné à 32 ans de prison

Diplômé de la prestigieuse université de Cambridge, ce géophysicien sévissait depuis plusieurs années et a fait 50 victimes.

 Le juge a considéré que depuis plusieurs années, Matthew Falder, 29 ans, « prenait clairement plaisir à humilier ses nombreuses victimes ».
Le juge a considéré que depuis plusieurs années, Matthew Falder, 29 ans, « prenait clairement plaisir à humilier ses nombreuses victimes ». AFP/NATIONAL CRIME AGENCY

    En surface, c'était un professeur intégré, avec famille et amis. Mais en creusant un peu, les enquêteurs de l'agence nationale du crime britannique (NCA) ont découvert une tout autre réalité. Matthew Falder, 29 ans, a été condamné ce lundi à 32 ans de prison par un juge de Birmingham (Royaume-Uni). Ce géophysicien, diplômé de l'université de Cambridge, a été reconnu coupable de 137 infractions pénales commises en ligne, dont l'incitation au viol d'un enfant de quatre ans. Entre 2009 et 2017, le jeune homme a fait 50 victimes, tant de jeunes enfants que des trentenaires.

    En plus de partager des images et des vidéos pédophiles, Falder piégait ainsi ses victimes sur Internet. Adoptant les surnoms « evilmind » (esprit maléfique), « 666devil » (666diable), il se faisait passer pour Liz, une femme artiste, et parvenait à les convaincre de lui envoyer des photos d'elles nues ou partiellement dénudées. Avant de les faire chanter en les forçant à lui envoyer des images humiliantes. L'une de ses victimes a ainsi été obligée à manger de la nourriture pour chien, une autre à lécher une cuvette de toilettes. Un père a également été encouragé à violer son enfant. L'homme avait également disposé des caméras dans la salle de bain de ses proches ou dans des toilettes publiques. Les documents obtenus étaient ensuite partagés sur des communautés « hutcore », avides de vidéos de viols, tortures et autres humiliations.

    « Le seul but est de provoquer de la souffrance et de la détresse »

    « Falder est un individu extrêmement manipulateur qui prenait clairement plaisir à humilier ses nombreuses victimes […] Il ciblait délibérément des victimes jeunes et vulnérables », a relevé le parquet dans un communiqué. Au moins trois de ses victimes ont tenté de se suicider et une enquête internationale avait été ouverte, impliquant Israël, la Slovénie, l'Australie et la Nouvelle Zélande, rapporte The Guardian.

    Le géophysicien, employé comme chercheur postdoc à l'université de Birmingham, avait été arrêté sur son lieu de travail en juin 2017 et avait reconnu les faits.

    « En trente ans de métier je n'ai jamais vu d'infractions aussi horribles, dont le seul but est de provoquer de la souffrance et de la détresse », avait commenté l'un des enquêteurs, Matt Sutton, cité par la NCA.

    « C'était une enquête extrêmement complexe sur un prédateur en ligne prolifique qui depuis plusieurs années croyait pouvoir échapper à la loi et exploiter sexuellement et de manière sadique des victimes vulnérables », avait-il relevé.