Publicité

Lyon entre avec Enedis dans l'ère des réseaux électriques intelligents

Première grande ville entièrement équipée de compteurs Linky, la métropole veut tirer parti des nouvelles potentialités énergétiques du boîtier communiquant, qui suscite toujours des polémiques.

Par Léa Delpont

Publié le 6 déc. 2017 à 12:34

Mi-novembre 2017, 575.000 compteurs Linky ont été déployés à travers la Métropole de Lyon. La ville-centre est officiellement la première cité d'importance « full Linky », tandis que les installations se poursuivent dans l'agglomération au rythme de 1.000 poses par jour. En France, Enedis avance au rythme quotidien de 30.000, pour atteindre 35 millions en 2021.

Malgré les oppositions qui continuent de s'exprimer sur l'intrusion d'un mouchard connecté dans les familles, la Métropole mise sur le potentiel des réseaux intelligents dits « smart grids », pour diminuer sa consommation d'électricité. 

Passé le temps des expérimentations, sur lesquels Lyon revendique un rôle important avec 40 % des démonstrateurs smart grids, « on rentre de plain-pied dans le monde des réseaux intelligents, qu'on n'avait fait qu'entrevoir », assure Patrick Rakotondranahy, directeur local d'Enedis.

Echelle industrielle

Publicité

Le distributeur d'énergie va pouvoir activer les potentialités de Linky à l'échelle industrielle : la détection des pannes à distance, et donc la baisse du coût des interventions, la surveillance en temps réel de la consommation pour adapter l'approvisionnement, l'intégration des énergies renouvelables, l'exploitation des données, et tous les services aux usagers.

« Sans le concours des citoyens, la politique de transition énergétique est en partie vouée à l'échec », souligne David Kimelfeld, président d'une Métropole aux aspirations de frugalité. Le portail client qui permet aux abonnés de suivre au jour, au mois, à l'année leur consommation, et de la comparer avec des foyers similaires, est directement le résultat de l'expérience Watt & Moi auprès de 1.000 locataires de Grand Lyon Habitat.

Prédire le rendement

Autre bénéfice des smart grids : un meilleure intégration dans le réseau des énergies solaires et éoliennes d'initiatives privées (30.000 raccordements par an en France), par nature soumises aux fluctuations de la météo. 

Les caméras fish eye à 360° d'Enedis, innovation mondiale testée à Lyon, permettent de prédire à 10 minutes le rendement des 7.000 m2 de panneaux photovoltaïques du quartier de Confluence (à terme 20.000) et de compléter l'alimentation avec le mix énergétique traditionnel, pour équilibrer les entrées et sorties d'électricité.

Partage des données

Enedis oeuvre aussi aux côtés de la Métropole dans les projets d'autoconsommation collective, qui permet aux occupants d'un bâtiment de se répartir l'énergie photovoltaïque produite sur le toit. 

Cela devient techniquement réalisable grâce au partage des données issues des compteurs. Cette solution nouvelle sera mise en pratique dans 3 projets regroupant 17 immeubles à Confluence et Villeurbanne.

Le tout Linky est aussi l'occasion pour la Métropole et Enedis de coopérer sur la collecte et le traitement des données (confidentielles et sécurisées, promet-on), « au service d'actions concrètes pour la transition énergétique ». Par exemple : mesurer la consommation des bâtiments, pour cibler les rénovations thermiques. Ou encore simuler des scénarios énergétiques pour aider la prise de décision publique en matière d'urbanisme, à la Part-Dieu, par exemple.

Arrivée de la voiture électrique

Malgré la construction de 150.000 m2 et le doublement de capacité de la gare, le quartier ne devra pas être plus gourmand en électricité qu'en 2011. Les réseaux intelligents sont une clef du Plan climat de la Métropole, en parallèle de la rénovation thermique et du développement des énergies renouvelables (actuellement 7 % de la fourniture), afin de réduire de 20 % sa consommation et ses émissions de carbone.

Autre défi majeur pour les réseaux : l'arrivée de la voiture électrique. La Métropole a lancé un programme - d'ampleur inédite - de 900 bornes d'ici à 2020 sur la voie publique (contre 250 actuellement). Il faudra soutenir la demande d'appels de puissance engendrés par les recharges. « Notre challenge, c'est de rendre la voiture électrique aussi confortable que le smartphone », affirme Philippe Monloubou, président d'Enedis. 

Publicité

Six opérateurs sont déjà positionnés sur l'appel à initiatives privées du Grand Lyon. Dont Enedis, qui fera de Lyon son démonstrateur national pour une borne dite intelligente, capable d'optimiser les moments de charge en fonction du tirage sur le réseau et des heures de déplacements des automobilistes.

   

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité