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Dordogne : un employé d'un EHPAD entame une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de travail

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Un cuisinier de l’hôpital-EHPAD de Ribérac entame ce lundi une grève de la faim pour dénoncer ses conditions de travail. Il restera assis devant l'établissement sans manger, bien décidé à faire bouger les choses.

Anthony Lavergne proteste contre la dégradation des conditions de travail des employés dans les EHPAD
Anthony Lavergne proteste contre la dégradation des conditions de travail des employés dans les EHPAD © Radio France - Manon Derdevet

C'est un geste fort qu'a décidé de faire Anthony Lavergne. Depuis ce lundi matin, le Périgourdin de 38 ans a entamé une grève de la faim. Après la manifestation nationale des employés des EHPAD le 30 janvier, c'est le dernier moyen selon lui pour faire "enfin" bouger les lignes. 

De 7h à 21h durant plusieurs jours, s'il le faut, il restera assis devant l'hôpital de Ribérac. La nuit, il a décidé de dormir dans sa voiture, stationnée elle aussi devant l'hôpital-EHPAD.

Ce cuisinier de Segonzac qui travaille dans l'établissement depuis 2010 entend ainsi dénoncer la dégradation de ses conditions de travail et celles de ses collègues. "_Après la manifestation du 30 janvier, rien n'a changé, nous n'avons pas été entendus__. Il faut donc absolument que les choses changent et c'est pour cela que j'ai tenu à faire cette grève de la faim_" explique Anthony Lavergne. 

"Je ne vais consommer que des liquides : de l'eau et à la limite du bouillon" Anthony Lavergne

L'homme pense tenir 15 jours maximum ainsi. "Je ne vais consommer que des liquides : de l'eau et à la limite du bouillon" explique-t-il. Pendant ce temps il s'est mis en arrêt maladie et il laisse de côté sa famille. Il est cependant suivi de près par un médecin. 

Côté cuisine, de moins en moins de produits frais pour les résidents

Pour lui, ce combat vise à défendre les droits des 650 salariés de l'EHPAD et même "ceux de toute la France". "Je me bat pour les tous les soignants et pour tous les résidents" explique-t-il. _"__Il y a de moins en moins de personnel. Les soignants ne peuvent pas forcément donner aux résidents une douche tous les jours, ils doivent courir dans tous les sens et résultats, on a beaucoup d'arrêts maladies_."

Côté cuisine, il explique devoir se consacrer de moins en moins à la préparation des repas et de plus en plus au ménage dans les locaux. Mais le plus embêtant selon lui c'est de ne pouvoir quasiment plus cuisiner avec des produits frais, "on doit utiliser de plus en plus de produits surgelés". 

En cuisine, ils sont passés de 10 employés à 6 actuellement, "on est à l'effectif minimum" souligne Anthony Lavergne. Une évolution qui se ressent sur le quotidien des résidents. "Pour certains, le repas est un des seuls plaisir de la journée et avec la baisse de la qualité des produits c'est moins agréable pour eux" souligne le cuisinier.

Du côté de la direction

Du côté de la direction, Maryse Delibie explique comprendre son action qui s'inscrit dans la droite lignée des revendications de la manifestation du 30 janvier dernier. "Nous essayons de tout faire pour protéger la santé de nos salariés" explique la directrice qui assure tout faire à son niveau pour faire évoluer les choses "au plus haut niveau".

"Nous sommes en train de faire de grands travaux dans l'hôpital et un bâtiment vient de sortir de terre il y a tout juste un an. Cela permet aux résidents et aux personnel soignant de travailler dans de meilleures conditions" argumente-t-elle. 

Anthony Lavergne espèrent non seulement obtenir des améliorations concrète de la part de sa direction mais il entend aussi et surtout alerter l'opinion publique au niveau national. "Je veux faire bouger les choses dans tous les EHPAD de France" espère le Périgourdin.

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