Isabelle Adjani juge «infamante» la tribune signée par Catherine Deneuve

L’actrice juge que la tribune pour la «liberté d’importuner» «tombe à un très mauvais moment».

 Isabelle Adjani en janvier 2018.
Isabelle Adjani en janvier 2018. Gamma-Rapho via Getty Images

    «Les femmes sont toujours autant menacées partout dans le monde, alors ce n'est pas le moment de lâcher la pression.» La tribune contre le mouvement « Balance ton porc » a été publiée mi-janvier avec notamment les signatures de Catherine Deneuve et Catherine Millet, mais ce n'est qu'aujourd'hui qu' Isabelle Adjani donne son point de vue. Elle dénonce dans Gala une tribune « infamante » : « Elle tombe à un très mauvais moment », juge-t-elle.

    L'actrice poursuit: « Quand il y a, comme ça, un mouvement de libération de la parole sans précédent, on ne l'interrompt pas, on le laisse s'épanouir. Quand il y a 30 ou 35 % de plus de femmes qui osent enfin porter plainte pour maltraitance, on dit bravo ! »

    « Le frotteur dans le métro, il m'est tombée dessus quand j'avais 15 ans »

    « Et quand je lis des phrases comme : "Il faut comprendre la misère sexuelle d'un homme dans le métro" je suis désolée mais non! » lance l'actrice aux cinq César. Des propos qui font écho à une tribune qu'Isabelle Adjani avait signée dès la mi-octobre 2017, après les révélations sur Harvey Weinstein.

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    L'actrice nommée deux fois à l'Oscar de la meilleure actrice, pour « L'Histoire d'Adèle H. » et « Camille Claudel », se confie ensuite « Le "frotteur dans le métro", il m'est tombée dessus quand j'avais 15 ans, et les sensations avilissantes que j'avais éprouvées ne se sont pas effacées. Se remettre de ça dépend de chacune, de l'histoire traumatique qu'on trimbale. On n'est pas toutes égales devant la possibilité de s'en sortir seule. »

    Dans la même interview, l'actrice se confie sur sa spectaculaire perte de poids - elle aurait perdu près de 45 kilos. « Je crai­gnais pour ma santé, et puis, comment conti­nuer à suppor­ter de paraître si on n'est pas présen­table telle qu'on vous a connue, telle qu'on s'est connue soi-même ? » avance-t-elle, avant de conclure : « J'avais envie d'être bien, de me sentir bien. »