Les Vénézuéliens ont perdu en moyenne 11 kg en 2017

Le pays est confronté à de fortes pénuries alimentaires.
Le pays est confronté à de fortes pénuries alimentaires. © JUAN BARRETO / AFP
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avec agences , modifié à
Alors que le Venezuela est plongé dans une grave crise économique et politique, la population ne mange plus à sa faim, au point d'avoir perdu 11 kilos en moyenne en 2017.

Confrontés aux pénuries alimentaires, les Vénézuéliens ont en moyenne perdu 11 kilos l'année dernière et près de 90% d'entre eux vivent désormais dans la pauvreté, selon une étude universitaire portant sur l'impact de la crise économique traversée par le pays d'Amérique latine. Plus de 60% des Vénézuéliens interrogés par les intervenants de trois universités ont déclaré s'être réveillés en ayant faim au cours des trois derniers mois. Près d'un quart d'entre eux mangent deux fois ou moins par jour. La même étude réalisée pour 2016 avait montré une perte de poids moyenne de 8 kilos.

Effondrement de l'économie. Depuis l'élection du socialiste Nicolas Maduro en 2013, le pays traverse une grave récession, imputable notamment à la plongée des cours du pétrole qui ne permet plus à l'Etat de financer ses programmes sociaux. Au cours des 12 mois à fin janvier, les prix ont augmenté au Venezuela 4.068%, selon des chiffres compilés par l'opposition. L'étude universitaire publiée mercredi montre quant à elle que le pays, autrefois l'un des plus riches d'Amérique latine, compte 87% de pauvres contre 82% en 2016 et 48% en 2014. Le gouvernement vénézuélien a cessé en 2015 de publier les statistiques de pauvreté. 

Présidentielle et législatives avancées. Et à la crise économique s'est ajoutée la crise politique. Nicolas Maduro a appelé mercredi à des législatives anticipées, alors que le scrutin est prévu pour 2020 et que le Parlement est le seul organe de pouvoir contrôlé par l'opposition dans ce pays en crise. Le chef de l'Etat a proposé "d'avancer les élections (législatives) pour renouveler le Parlement", tout en réaffirmant que "l'élection (présidentielle) se tiendra qu'il pleuve ou qu'il vente, avec la MUD (la principale coalition d'opposition) ou sans la MUD", alors que cette dernière venait d'exclure de participer au scrutin du 22 avril prochain sans garanties d'un processus libre et transparent. En avançant la date de l'élection présidentielle, qui s'était tenue jusqu'ici en fin d'année, le président a réussi à déstabiliser l'opposition, déjà affaiblie et divisée. Une partie de la communauté internationale a prévenu qu'elle ne reconnaîtrait pas les résultats de cette élection.