Camouflets à répétition pour Anne Hidalgo

Annulation de la fermeture à la circulation des voies sur berge, retrait des panneaux publicitaires JC Decaux, fiasco du Vélib’… Les revers se multiplient pour la maire de Paris.

 La maire PS de Paris doit faire face à de nombreux dossiers chauds.
La maire PS de Paris doit faire face à de nombreux dossiers chauds. LP/Frédéric Dugit

    Pas une semaine sans qu'Anne Hidalgo (PS) ne subisse un nouveau revers. Depuis les défaites électorales au printemps dernier, la maire de Paris est prise dans une spirale infernale. Sa majorité politique s'effrite et les mauvaises nouvelles s'enchaînent faisant oublier ses réussites.

    Voies sur berge : la fermeture annulée. A peine la polémique éteinte sur son refus d'offrir une sépulture à l'écrivain Michel Déon à Paris, c'est un véritable coup de tonnerre qui fait trembler ce mercredi les murs de l'Hôtel de Ville. Le tribunal administratif de Paris annule la très contestée piétonnisation des voies sur berge au centre de la capitale. Le jugement, sévère, brocarde « des inexactitudes, des omissions et des insuffisances concernant les effets du projet sur la circulation automobile, les émissions de polluants atmosphériques et les nuisances sonores ». Un véritable camouflet pour la maire qui, même si elle va faire appel, perd ainsi l'emblème de sa croisade contre la pollution menée à marche forcée.

    LP/Frédéric Dugit

    Nouveaux Vélib' : le déploiement raté. Les nouveaux Vélib' étaient l'autre symbole de son combat écologique. Ils devaient accélérer la révolution des déplacements des Parisiens et des Franciliens. Mais voilà que le très lent déploiement du réseau de vélos en libre-service par le nouvel opérateur Smovengo vire au cauchemar et suscite la colère des utilisateurs.

    Amendes de stationnement : la colère des automobilistes. Autre front, autre déconvenue : la réforme du contrôle du stationnement payant soulève la bronca des automobilistes. L'amende de 17 € a été remplacée en janvier dernier par un « Forfait Post Stationnement » pouvant atteindre 50 €. Cette hausse très impopulaire chez les conducteurs s'est accompagnée d'une privatisation du contrôle. Grâce à des véhicules équipés de lecteurs automatiques des plaques d'immatriculation, le contrôle se fait à la chaîne, et les amendes pleuvent. Non sans de multiples erreurs, provoquant la colère des usagers qui ont bien du mal à obtenir réparation.

    Privée des recettes publicitaires de JC Decaux. Qu'à cela ne tienne : Anne Hidalgo compte bien empocher les 300 millions d'euros (M€) que devrait rapporter chaque année cette réforme. Elle en aura bien besoin puisqu'elle vient de voir s'évaporer les recettes publicitaires de JCDecaux. Une nouvelle déconvenue pour la Ville! Le Conseil d'Etat a confirmé il y a quelques jours l'annulation d'un contrat entre la Ville de Paris et du géant de l'affichage publicitaire. Un manque à gagner de 40 M€.

    Les rats et la saleté, les autres points chauds. Dernier dossier polémique et pas des moindres : celui de la propreté. Les Parisiens n'en peuvent plus de la saleté dans les rues, de l'amoncellement d'encombrants et des gravats au pied de chez eux et sans parler des nouvelles corbeilles de rue qui débordent. Anne Hidalgo a consenti — un peu tard — à augmenter le budget de la propreté (de 500 à 532 M€) tout en appelant les Parisiens au civisme… De quoi en excéder certains.

    Et pour couronner la série noire, la saleté des rues conjuguée à la crue et aux travaux a fait proliférer les rats dans la capitale. Un sujet dévastateur dont se serait bien passé la maire de Paris.

    Contactée à plusieurs reprises, Anne Hidalgo n'a pas souhaité s'exprimer.