La « ferme des mille veaux » autorisée à doubler de capacité
Limité depuis son ouverture à 400 animaux, le centre d'engraissement est désormais autorisé à accueillir 800 bêtes.
Par Les Echos
Il ne s'agit pas à proprement parler d'une ferme. En réalité, la « ferme des mille veaux » est un centre d'engraissement bovin d'une capacité de 1.000 bêtes, porté par 45 exploitations agricoles de Creuse et de Corrèze. Depuis l'arrivée des premiers veaux en 2016, et après une forte mobilisation des opposants au projet, le centre était limité à 400 veaux.
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Un récent arrêté du préfet de la Creuse autorise la « ferme » à doubler sa capacité d'accueil. Un décret du 7 décembre 2016, pris par la ministre de l'Environnement de l'époque, Ségolène Royal, autorise en effet à doubler le seuil d'animaux pouvant être accueillis dans ce type de centre sans autorisation mais sur simple enregistrement administratif.
L'arrêté d'enregistrement du préfet de la Creuse, consulté par l'AFP, inclut la création d'une unité de méthanisation voisine qui devra « valoriser » 7.776 tonnes de fumier annuelles.
S'adapter au marché
Les opposants à la « ferme », eux, avaient à l'époque décrié un « décret sur mesure ». Après l'arrêté d'enregistrement du préfet, l'association de défense des animaux L-PEA (Lumière sur les pratiques d'élevage et d'abattage) s'indigne : « Nous constatons, une nouvelle fois, que l'Etat n'hésite pas à aller dans le sens des lobbies et des grands syndicats agricoles, nombreux à faire pression sur ce dossier, à l'encontre de l'intérêt général, du bien-être animal et au mépris des procédures en cours et des décisions de justice déjà rendues. »
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A l'origine de ce projet, qui aura coûté 1,8 million d'euros, il y a la volonté des éleveurs du centre de la France de ne plus envoyer leurs veaux en Italie pour les engraisser dans des étables géantes. Ils y voyaient la nécessaire adaptation de leur métier aux nouvelles conditions du marché européen de la viande bovine. Ce centre d'engraissement est soutenu et subventionné par l'Etat (au titre notamment de la reconversion d'un ancien site militaire) et des collectivités locales.
Enrique Moreira avec AFP