SmartIsland

Renault veut créer une île intelligente

Au Portugal, Renault a choisi d’installer un écosystème électrique et intelligent. Les enjeux pour la marque sont multiples.

Leader européen de l’électrique automobile, le groupe Renault, en partenariat avec EEM (Empresa de Electricidade da Madeira, qui est un producteur, transporteur et distributeur d’énergie sur les îles portugaises de Madère et Porto Santo) a annoncé le développement d’un écosystème intelligent sur l’île de Porto Santo.

La région de Madère fonctionne en autonomie, et son gouvernement a validé le programme pour débarrasser l’île de ses énergies fossiles et en faire un pionnier de la mobilité électrique.Une simulation de l'île intelligente de Renault

Présentée comme « la première île intelligente » par le groupe, cette initiative devrait permettre d’acquérir une certaine indépendance et de stimuler la production d’énergie renouvelable, en utilisant des véhicules électriques, des batteries recyclées, des recharges intelligentes et réversibles. Une aubaine en termes d’image pour Renault, qui n’a pas toujours bénéficié de l’aura écologique qu’elle souhaite qu’on lui prête aujourd’hui : soupçonnée d’avoir eu recours à un logiciel capable de truquer les résultats de ses tests anti-pollution, la marque française a été exposée à des poursuites judiciaires courant 2017.

Un passé que l’entreprise veut visiblement enterrer. Eric Feunteun, Directeur de Programme Véhicules Électriques et New Business, a déclaré être « heureux » de collaborer avec EEM et le gouvernement madérois. « Notre objectif est de construire un modèle reconductible sur d’autres îles, éco quartiers ou villes, en étant toujours animés par la même vocation : déployer à grande échelle des solutions de mobilité électrique abordable pour tous ».

La « recharge intelligente » permet de moduler la recharge du véhicule en fonction des besoins réels en énergie : elle s’effectue au maximum quand l’offre d’électricité est plus abondante que les besoins, notamment lors des pics de production des énergies renouvelables. À l’inverse, elle s’interrompt quand la demande d’électricité est supérieure à l’offre.

La recharge réversible permet aux véhicules d’injecter de l’électricité dans le réseau lors des pics de consommation, permettant de générer des unités de stockage temporaire d’énergie.

Par ailleurs, Renault entend réutiliser les batteries de ses véhicules électriques pour en faire des stations de stockage d’énergie et répondre aux enjeux énergétiques des habitations, lieux de travail ou points de charge de véhicules électriques.

Le projet devrait se déployer rapidement. À voir s’il permettra à Renault de conserver son statut de leader et s'il donnera des envies de conquête à d'autres constructeurs !

Mélanie Roosen

Mélanie Roosen est rédactrice en chef web pour L'ADN. Ses sujets de prédilection ? L'innovation et l'engagement des entreprises, qu'il s'agisse de problématiques RH, RSE, de leurs missions, leur organisation, leur stratégie ou leur modèle économique.
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