Fusillade en Floride : qui sont les 3 lycéens qui défient Trump et le Congrès américain
Depuis la fusillade de Parkland, des lycéens demandent au gouvernement d'agir pour contrôler les armes. Trois d'entre eux sont déjà devenus des figures fortes de ce mouvement.
Depuis une semaine, ils sont les porte-paroles de la jeunesse américaine favorable au contrôle des armes à feu. Tous étudiants au lycée Marjory Stoneman Douglas de Parkland, ils ont vécu de l'intérieur la fusillade qui a coûté la vie à 17 personnes mercredi dernier. Depuis, ils écument les plateaux télé et les réunions publiques pour pousser les responsables politiques à agir. Au point d'être devenus ces derniers jours la cible de théories conspirationnistes venues de l'extrême-droite et de menaces graves. Retour sur les trois figures les plus marquantes de ce mouvement qui doit déferler sur Washington à l'occasion d'une grande manifestation en mars.
Emma Gonzalez dénonce les "conneries" des politiques
Emma Gonzalez lors d'une manifestation dimanche dernier à Parkland.
(Abaca)"Nous allons changer la loi." Emma Gonzalez incarne véritablement le combat anti-armes des lycéens de Parkland. Depuis presque dix jours, elle se démène pour que la tuerie qui a eu lieu dans l'établissement de Floride "soit la dernière". Samedi, lors d'un rassemblement d'hommage aux victimes à Fort Lauderdale, la jeune femme au crâne rasé a prononcé un discours entrecoupé de larmes déjà vu près de deux millions de fois sur le compte YouTube de CNN.
"Ils disent que des lois de contrôle plus dures ne feront pas baisser la violence armée. Nous répondons : connerie! Ils disent qu’un gentil avec une arme arrête un méchant avec une arme. Nous répondons : connerie! Ils disent que les armes sont juste des outils comme les couteaux et sont aussi dangereuses que les voitures. Nous répondons : connerie! Ils disent qu’aucune loi n’aurait pu empêcher ces centaines de tragédies insensées. Nous répondons : connerie! Ils disent que nous, les élèves, nous ne savons pas de quoi nous parlons, que nous sommes trop jeunes pour comprendre comme le gouvernement fonctionne. Nous répondons : connerie!"
Elle compte désormais près d'un million d'abonnés sur Twitter - presque deux fois plus que la NRA -, ce qui illustre bien la montée en puissance de cette figure anti-armes.
David Hogg, victime des conspirationnistes
David Hogg à Fort Lauderdale samedi dernier.
(Reuters)Dyslexique, David Hogg a développé une passion pour la photo et la vidéo à l'heure où les chiffres et les lettres lui posaient problèmes. Pendant l'assaut du tireur, ce lycéen de 17 ans s'est caché dans un placard avec d'autres étudiants. Avec son téléphone, il a filmé ses camarades, les faisant réagir en direct sur ce qu'ils étaient en train de vivre.
Une jeune fille qu'il a interviewé à ce moment-là a livré son sentiment : "C’est tellement traumatisant que je ne peux même pas imaginer avoir une arme chez moi. Etre prise pour cible, dans mon école avec mes camarades et mes enseignants, ça m’a ouvert les yeux : nous avons besoin de plus de restrictions dans notre pays."
.mcclatchy-embed{position:relative;padding:40px 0 56.25%;height:0;overflow:hidden;max-width:100%}.mcclatchy-embed iframe{position:absolute;top:0;left:0;width:100%;height:100%}Le soir même, il s'est exprimé en direct sur CNN : "Nous devons faire quelques chose. Nous devons nous faire entendre et être actifs politiquement. Les membres du Congrès doivent surmonter leurs partis pris et travailler ensemble pour sauver la vie des enfants", a-t-il déclaré.
Désormais, il est devenu la cible de menaces en raison du métier de son père, agent retraité du FBI. Des théories complotistes ont même fait de lui un "acteur de crise", payé pour diffuser des idées de gauche dans les médias. "Je ne suis pas un acteur de crise, je suis quelqu'un qui a dû assister à tout cela, et qui subit tout cela", a rétorqué le jeune homme.
Cameron Kasky en lutte contre la NRA
Cameron Kasky face à Marco Rubio lors du débat organisé par CNN mercredi.
(Reuters)Il se définit comme "le pitre de la classe" mais c'est dans un autre registre que Cameron Kasky s'est fait remarqué ces derniers jours. Deux jours après la tuerie, cet élève de 17 ans a lancé le slogan #NeverAgain (plus jamais ça) : "Je suis en sécurité (...) Merci à tous les défenseurs du deuxième amendement de m'avoir protégé", avait-il ironisé sur Facebook après avoir réchappé au massacre, dans une allusion ironique au droit constitutionnel à porter des armes aux Etats-Unis.
Mais Cameron Kasky s'est surtout fait remarquer lors d'un débat mercredi où il a défié en direct sur CNN l'ancien candidat à la primaire républicaine et sénateur de Floride, Marco Rubio.
Florida school shooting survivor Cameron Kasky challenges Sen. Marco Rubio: "Can you tell me right now that you will not accept a single donation from the NRA?" https://t.co/LiU42QFBEv #StudentsStandUp https://t.co/p6jlUGFxOs
— CNN (@CNN) 22 février 2018
"Pouvez-vous me dire tout de suite que vous n'accepterez pas un seul don de la NRA à l'avenir?", lui a-t-il demandé, en référence au puissant lobby des armes. Il a annoncé mercredi suspendre temporairement son compte Facebook après avoir reçu des "menaces de mort" de militants de la NRA.
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