Le test du marshmallow

Le test du marshmallow, une mesure de l’intelligence ? ©Getty - Rene Johnston/Toronto Star
Le test du marshmallow, une mesure de l’intelligence ? ©Getty - Rene Johnston/Toronto Star
Le test du marshmallow, une mesure de l’intelligence ? ©Getty - Rene Johnston/Toronto Star
Publicité

Le test du marshmallow, nous apprend Le Monde, serait prédictif de l’intelligence, à la fois chez les enfants et chez les singes.

Avec
  • Guillaume Erner Docteur en sociologie et producteur des Matins de France Culture

Le test du marshmallow aurait un caractère prédictif… Qu’est-ce que le test du marshmallow ? C’est un test auquel on soumet les enfants, le principe est aussi simple que cruel : vous abandonnez un enfant avec un marshmallow et vous observez combien de temps il tourne autour du marshmallow. Puis, vous lui promettez deux marshmallow s’il accepte de différer la consommation des deux guimauves, voire trois marshmallow s’il attend encore plus longtemps. 

Le but de ce test, vous l’avez compris, c’est de mesurer combien de temps un enfant est capable de différer un plaisir – en l’occurrence la consommation d’une friandise – en échange de quoi il recevra plus de gratification, autrement dit plus de friandise. 

Publicité

Or ce test du marshmallow, nous apprend Le Monde, serait prédictif de l’intelligence, à la fois chez les enfants et chez les singes. 

Alors on pourrait répondre que l’on ne sait pas très bien ce qu’est l’intelligence, alors que l’on voit très bien ce qu’est le marshmallow, mais en réalité le fait même de dire que l’intelligence est ce que mesure ce test, est un aveu sur la nature de notre société. Dire que le test du marshmallow mesure l’intelligence est une manière d’inciter à l’épargne, à la prudence, en somme à une attitude de mesure et de pondération vis-à-vis de ses dépendances. 

Une attitude somme toute aux antipodes d’un keynesianisme radical, puisque pour l’économiste John Maynard Keynes, jeter son argent par les fenêtres pouvait être une manière de suicider son patrimoine propre, mais de le patrimoine collectif. 

C’est d’autant plus étonnant de lier marshmallow et intelligence que je ne connais pas un dirigeant qui aurait la moyenne au test du marshmallow, c’est un peu le règne du « faîtes ce que je dis, pas ce que je fais ». Imagine-t-on Donald Trump différer son plaisir au-dessus du bol de marshmallow, peut-on vraiment imaginer un Laurent Wauquiez refusant le marshmallow alors qu’il se jette sur le premier micro venu, ou bien encore, imagine-t-on un président qui attendrait ses 40 ans pour devenir locataire de l’Elysée ?

L'équipe