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L’opposition iranienne appelle la Suisse à poursuivre un ministre

Le controversé ministre iranien de la justice doit s'exprimer mardi devant le Conseil des droits de l'homme à Genève. KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI sda-ats

(Keystone-ATS) L’opposition iranienne en exil demande au MPC et au procureur genevois de poursuivre le ministre iranien de la justice, qu’elle accuse de crimes contre l’humanité. Seyyed Alireza Avaei doit s’exprimer mardi devant le Conseil des droits de l’homme à Genève.

Mandaté par le Conseil national de la résistance iranienne (CNRI), Me Marc Bonnant a adressé des lettres datées de samedi au Ministère public de la Confédération (MPC) et au procureur général genevois Olivier Jornot. La venue du ministre “a quelque chose de scandaleux”, explique-t-il dans ces courriers que l’ats a pu consulter lundi.

L’avocat ne s’attend pas une arrestation du ministre, en raison de l’immunité dont il bénéficie. Mais celle-ci “ne fait pas obstacle à l’ouverture de poursuites”, affirme-t-il.

Sous sanctions suisses et européennes, le responsable est considéré comme l’un des responsables des massacres de 1988 en Iran, qui auraient fait jusqu’à 30’000 victimes parmi les opposants. Comme procureur, il était l’une des quelques personnes à décider d’exécutions de masse. La Suisse ne lui interdit toutefois pas l’entrée sur son territoire.

Et même dans le cas contraire, elle est “en principe tenue par ses obligations en droit international de lui permettre de participer à une réunion de l’ONU”, a dit il y a quelques jours à l’ats l’ambassadeur suisse auprès de l’ONU à Genève Valentin Zellweger. Le Conseil des droits de l’homme “n’invite pas. Les pays nous signifient qui ils envoient”, avait affirmé de son côté le porte-parole de l’enceinte onusienne Rolando Gomez.

Dans la liste suisse de sanction, le ministre iranien est mis en cause notamment en tant qu’ancien président des autorités judiciaires de Téhéran. Il est responsable “de violations des droits humains, de détentions arbitraires, du refus de droits à des prisonniers et de l’augmentation des exécutions”.

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