« Je ne suis pas la première femme à travailler et avoir un bébé. Je sais que ce sont des circonstances particulières mais il y a plein de femmes qui ont fait ça bien avant moi. J'admire ces femmes », déclarait-elle en janvier dernier. Jacinda Ardern, Première ministre de Nouvelle-Zélande, annonçait alors sa grossesse, sept jours après sa nomination. Son défi ? Occuper de très hautes fonctions et devenir mère. Ce qui est loin d’être impossible mais suscite forcément (et malheureusement) nombre de commentaires sexistes. Dernier en date ? Dimanche dernier, alors que la jeune femme de 37 ans et son époux, Clarke Gayford, étaient invités sur le plateau de « 60 minutes Australia ». « Quelle est la date exacte de la naissance de votre bébé », demande d’abord le journaliste australien Charles Wooley. « Le 17 juin », répond la Première ministre. « Le 17… C’est intéressant de voir le nombre de personnes qui font le décompte. Quand a été conçu le bébé ? », demande alors cash le journaliste. Rire gêné de Jacinda Ardern. Quant à son mari, il répète plusieurs fois : « Vraiment ? », prouvant ainsi l’absurdité de la question. « L'élection était passée », rétorque alors Jacinda Ardern, avant d’ajouter : « mais nous n’avons pas besoin d'entrer dans les détails ».

Une interview « glauque » et « sexy ».

« J'ai rencontré beaucoup de Premiers ministres à mon époque, mais aucun qui soit si jeune, pas beaucoup qui soient aussi intelligents, et jamais un qui soit si attirant », déclare ensuite Charles Wooley. Commenter le physique des femmes politique, voilà bien un travers sexiste. Finalement, aucune question politique n’a été posée à la cheffe du gouvernement. Et les internautes ont immédiatement réagi sur Twitter, taxant l’interview de « glauque » et « sexy ».

« Je pensais que 60 Minutes présenterait une seconde partie d'interview après la pause qui aurait abordé sa carrière politique. Mais rien ! Tout ce que nous avons eu ce sont des commentaires sexistes sur son apparence et son bébé. Ugh. Du journalisme de m… Je change de chaîne », écrit ainsi cette internaute.

« Commenter le niveau d'attractivité de Jacinda Ardern ne semble pas du tout pertinent pour éclairer sa capacité à mener un pays ! », s’exclame une autre.

Quant à Jacinda Ardern, elle s’est ensuite déclarée « abasourdie » par la question concernant la date de procréation. Durant la campagne, la cheffe du parti travailliste avait déjà subi plusieurs remarques sexistes. On lui demandait par exemple si elle comptait avoir prochainement un enfant. Une question qui en campagne - comme en entretien d’embauche - a le don d’agacer de nombreuses femmes. A juste titre d’ailleurs.