Le président des Républicains Laurent Wauquiez, lors d'une réunion publique à Toulon, le 6 décembre 2017

Le président des Républicains Laurent Wauquiez, lors d'une réunion publique à Toulon, le 6 décembre 2017

afp.com/BERTRAND LANGLOIS

Il avait pourtant prévenu Ruth Elkrief: l'émission Quotidien n'allait pas s'en sortir comme ça. Alors que le journaliste Paul Larrouturou a dévoilé le 16 février l'enregistrement d'un discours assassin tenu par Laurent Wauquiez devant des étudiants de l'EM Lyon, dans lequel il dégommait Emmanuel Macron, Nicolas Sarkozy ou encore Gérald Darmanin, le leader des Républicains avait déploré des méthodes de "voyou". "Est-ce que c'est ce que nous voulons pour le journalisme de demain?, s'était-il demandé. C'est pour cette raison et je le dis très simplement que je vais porter plainte et que je vais saisir le CSA."

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Comme le rapporte Checknews, de Libération, Laurent Wauquiez, qui avait pourtant l'air très décidé sur BFMTV, n'a toujours pas porté plainte contre l'émission. "Les avocats de Laurent Wauquiez communiqueront le moment venu", expliquent Les Républicains à Checknews.

L'Express est allé interroger le CSA, pour savoir si une saisine avait été effectuée par le patron de LR, comme il l'avait également annoncé. "Toujours pas", répond-on du côté du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.

"Pas d'atteinte à l'intimité", selon une avocate spécialisée

Laurent Wauquiez attend-il un moment plus opportun pour débuter des démarches judiciaires? Ou a-t-il été découragé par l'aboutissement prédit par de nombreux avocats en droit de la presse? "Il n'y a pas, en l'espèce, d'atteinte à l'intimité de la vie privée, pas d'atteinte à l'honneur, a indiqué à L'Express l'avocate spécialisée Delphine Millet. Dans l'affaire Buisson [qui avait enregistré à son insu Nicolas Sarkozy], cela avait abouti à des condamnations en matière de vie privée uniquement. Donc, à mon sens, il n'y a pas d'arsenal juridique pour Laurent Wauquiez."

Les sujets évoqués par Laurent Wauquiez et les informations révélées par ces enregistrements sont des sujets d'intérêt général, insiste Delphine Millet. C'est un homme politique de premier plan qui évoque des personnalités politiques de premier plan. Il affiche aussi une sorte de schizophrénie entre ce qu'il dit en public et ce qu'il dit dans une salle fermée."

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